Après un album éponyme en 2008, le groupe d’Afrique du Sud a patiemment pris son temps pour nous livrer un album six ans plus tard. Toujours mené par Paul Blom (Voices Of Destruction) et Sonja Ruppersberg, le combo a affiné ses références pour livrer un album dans lequel s’entremêlent métal industriel, dark et gothic rock.
Fort de toutes ces couleurs musicales, le groupe s’appuie une fois de plus sur les guitares industrielles et les envolées de claviers qui n’apparaissent pas systématiquement en nappes longues et monotones. L’instrumental inaugural en est l’exemple parfait.
La voix de Sonja, mystérieuse et assez androgyne, illumine l’ensemble des titres contrebalançant les quelques growls éparses pas forcément du meilleur effet (‘Holy’). Le ton grave appuyé par le rythme mid-tempo lourdement joué de ‘Nothing’ se retrouve en opposition avec la teneur pop de ‘Scars’ donnant à l'ensemble une certaine variété à même de séduire un grand nombre d’auditeurs.
Le single éponyme ‘Shadow’, mid-tempo caractérisé par des riffs gras de six-cordes, utilise la formule couplet-refrain banal mais arrive à nous tenir en haleine grâce à une montée en puissance haletante : simple mais bigrement efficace. ‘Medusa’ et ‘Gone’ apportent aussi leur lot de diversité prouvant la multi pluralité des Africains. Sombre pour le second mais utilisant des envolées de guitares en second plan et presque joyeux pour le premier, elles sont magnifiées par des claviers omniprésents. Nous n’oublierons pas de parler du très power-symphonique ’Outcast’ qui prouve que Nightwish n’est pas le seul à pouvoir sortir un gros son envoûtant. Ici Terminatryx en a profité pour intégrer un violon débridé joué par l’invité Matthijs Van Dijk.
Un bel album que ce "Shadow", impossible à classer dans un style unique… La sensibilité et la gravité des propos fusionnent ici pour former un tout attachant et captivant. Terminatryx possède une force incroyable pour combiner les influences, en prendre le meilleur et nous les restituer à leur façon pour le plus grand bonheur de nos conduits auditifs.