Formé en 2011, The Wytches se rode sur les scènes de Brighton avant d'accoucher trois années plus tard de leur première trace discographique, ''Annabel Dream Read''.
'Digsaw', nous plonge tout de suite dans une ambiance 'no wave', avec les réverbs de sa guitare. On s'attend à quelques explosions métalliques, mais le groupe adoucit le tempo avec une guitare orientalisante. L'irruption de la voix, légèrement nasillarde et déformée ravira les amateurs de pop anglo-saxonne tout autant qu'elle énervera ceux qui en sont allergiques. Cette première piste offre déjà un aperçu des styles qui vont être développés sur cet album plaçant le groupe entre pop anglo saxonne, rock indépendant, garage, grunge, avec des brins de gothique (à travers son chant possédé, notamment sur 'Robe for Juda').
La suite de l'album se déroule sur ces entrefaites, une guitare compense les dérèglements vocaux et sonore, adoucissant un tempo qui n'éclate jamais et semble parfois tourner au ralenti. Si les compositions s'inscrivent dans une optique british, elles apparaissent déjà obsolètes malgré une bonne volonté passant par des parties de guitare invoquant The Cure (un groupe qui a aussi débuté comme un trio) , une basse affutée et une certaine énergie.
Les seuls morceaux à sauver de l'ennui sont paradoxalement les plus calmes, comme 'Weights and ties' dans lequel Kristian Bell utilise sa voix d'adolescent sans distorsion (malgré le caractère répétitif ad nauseam de la chanson) pour y apporter un peu de sensibilité, un 'Summer again' assez macabre au solo de guitare destructeur et la dernière piste sobrement intitulée 'Track 13' dans laquelle le chanteur, seul avec sa guitare se surpasse dans la mélancolie.
''Annabel Dream Read'' est au final un premier essai qui a de nombreuses qualités pour ravir les fans de rock anglais de ces dernières années. Il pourra également servir de faux blind test dont le but du jeu serait de trouver les influences qui abondent sur toutes les pistes.