Le lecteur curieux qui s'aventurera sur le site web du groupe hAND préalablement à l'écoute de leur troisième album, découvrira que ce quatuor se présente comme un combo de métal progressif, dont le line-up semble enfin stabilisé avec l'arrivée d'un nième batteur et l'officialisation de la présence aux claviers de Tom Johnstone. Leur précédent album avait laissé un petit goût d'inachevé dans les oreilles de notre chroniqueur, qu'en est-il alors de ce cru 2014 ?
Après une entame (Level 1) évoquant un Saga sur-vitaminé pour un titre rappelant l'intro du Thunderstruck d'ACDC, la musique majoritairement instrumentale produite par ce quatuor dont la basse est tenue par Kat Ward, fondatrice du groupe et qui officie également au chant, se caractérise en premier lieu par un métal progressif furieux, où le mot d'ordre semble être de jouer le plus rapidement possible, sorte de course effrénée entre les riffs de guitares et les doubles pédales du batteur. Cette frénésie instrumentale use (et abuse) de "thèmes" répétés 4 ou 8 fois selon l'humeur du morceau, avant que des breaks plus ou moins appropriés ne viennent rompre cette mécanique bien huilée, quitte à passer en une seconde d'un speed métal barré à une ambiance acoustique.
De temps en temps, Kat Ward vient greffer son chant diaphane par-dessus cette furie sonore, dans lequel on retrouve même par moment des intonations qui rappelleront Liz Fraser (ex Cocteau Twins). Le problème, c'est que la plupart du temps, ces lignes vocales se présentent de façon désordonnée, sans véritable logique dans le phrasé, voire même donnant l'impression de ne pas correspondre à l'accompagnement sonore ! Impression franchement négative.
A l'opposé de ce fatras, hAND nous propose dans la deuxième partie de l'album quelques titres ou parties bien plus calmes, mettant idéalement en valeur la belle voix de leur leader (le superbe Nebula, ou à un degré moindre Panic Rising), et incorporant des éléments bien plus variés de progressif ou même de jazz, pour des parties finalement bien plus intéressantes tant sur le plan instrumental où la technique du quatuor fait merveille, que sur le plan vocal où des mélodies dignes de ce nom rendent parfaitement hommage à leur interprète.
Après avoir voulu jeter le bébé avec l'eau du bain au bout de quelques minutes d'écoute, l'audition intégrale de cet album laisse une impression bizarre tant la dichotomie entre les parties métalliques et les sections ou titres plus calmes révèle un groupe à deux facettes complètement opposées. En mettant de côté les affinités que l'on peut avoir avec l'une ou l'autre de ces tendances, force est de reconnaître que c'est dans la variété (au sens premier du terme) proposé dans la deuxième moitié de l'album que hAND se montre le plus convaincant, les parties métalliques frisant quant à elle la caricature.