Premier album studio depuis la reformation du groupe en 2011, “The ocean at the end” a le mérite de démarrer par un titre fort à l’accent Zeppelinien prononcé (pensez à « The song remains the same »). Après tout, quoi de plus normal de la part d’une formation qui avait su délivrer en 1995 le merveilleux « The edges of twilight » réanimant furtivement le fantôme du légendaire quatuor Page/Plant/Bonham/Paul Jones. Il est vrai également que depuis, le trio canadien n’avait pas su (ou pu) retrouver cette formule magique composée de riffs heavy rock et d’influences orientales, le tout magnifié par la voix grave et profonde de Jeff Martin (quelque part entre Jim Morrison et Ian Astbury).

Si le spectre de Led Zeppelin est de nouveau convoqué et la voix de Jeff Martin toujours en place, il faut en revanche attendre l’introduction de ‘Cypher’ pour retrouver cette touche moyen-orientale qui faisait la réussite de « the edges of twilight ». Qu’importe, même la reprise d’un titre de Daniel Lanois (‘The maker’) ne fait que légèrement retomber la tension, avant que « Black roses » réanime Led Zep III avec ses guitares acoustiques et son refrain mémorable. Le reste de l’album continue de délivrer un rock puissant et racé avant d’aborder la phase finale avec le morceau titre qui ravira, du haut de ses 8 minutes, les adeptes de rock progressif rêvant d’un croisement entre Pink Floyd et Led Zeppelin, ’Into the unknown’ constituant le prolongement ambient de ce final.

Avec ce nouvel album, The Tea Party semble opérer un retour à ses fondamentaux même si l’on peut regretter le manque de musique moyen-orientale qui constituait une part importante de l’identité du groupe dans ses meilleures réalisations. Un bel album rock à ranger aux côtés de « Splendor Solis » et « The edges of twilight » mais juste après dans l'ordre des réussites.