Cinquième album pour les américains de Shaman’s Harvest. Enfanté dans des conditions particulières - le chanteur/guitariste Nathan Hunt a appris qu’il avait un cancer de la gorge en allant à la première séance d’enregistrement - la tension est palpable sur certaines compositions (le duo guitare/voix ‘The End Of Me’) et les allusions à la voix y sont légions. Preuve en est à la lecture des titres…
Cette voix, légèrement rocailleuse, chaleureuse fait merveille sur les titres mid-tempo (‘Silent Voice’, ‘Hero’, ‘In Chains’) mais, envoie aussi des décibels dans les morceaux les plus soutenus comme le rock très américain ‘Country As Fuck’ ou le stoner dans l’âme ‘Here It Comes’. Il faut dire que toute la première partie de la galette sent le soufre et les riffs percutants. ‘Dangerous’ ou ‘Here It Comes’ en sont les témoignages indiscutables. Cette voix, définitivement l’attraction majeure de "Smokin’ Hearts & Broken Guns", sait aussi s’adapter et donner dans le chaud ou le froid pour surprendre notamment sur la bien nommée 10 million voices très Evanescence dans l’âme, qui donne le frisson !
‘Dirty Diana’ est une reprise de…Mickael Jackson qui prend une cure de jouvence et balaie d’un trait la version originale. En alternant riffs ciselés et cris plaintifs de la 6-cordes couplés avec la force vocale elle se conclut par un solo final de belle facture. L’album s'achève dans une atmosphère plus calme et détendue puisque à part ‘In Chains’ les compositions se situent entre le mid-tempo calme et la ballade : ‘In The End’, 'DragonFly' et ‘Silent Voice’. Le piano associé au chant plaintif et rocailleux de Nathan amènent à cette dernière une émotion particulièrement palpable.
Belle livraison que ce "Smokin’ Hearts & Broken Guns" ! Les influences dopent positivement l’ensemble des compositions et le contexte médical de l’enregistrement amène une intensité dramatique que Shaman’s Harvest arrive aisément à transmettre. Un disque de hard rock mélo/stoner plaisant qui risque de rester quelques semaines encore dans ma playlist.