La disparition de Paul Gray en Mai 2010 a été un véritable traumatisme pour ses 8 camarades de Slipknot. Et comme pas mal de formations, elle a failli purement et simplement disparaitre devant une telle épreuve.
Doucement le groupe a repris le chemin de l'écriture, sans son batteur Joey Jordison remercié fin 2013. Intelligemment Slipknot a mis en scène son retour via internet et quelques brides de clip avant d'annoncer l'arrivée de ce cinquième album, ".5: The Gray Chapter" en Aout 2014. Ce titre, hommage clair à son défunt bassiste, apparait clairement comme une thérapie et nous fait partager les nombreuses sensations ressenties par les membres, entre rage, impuissance, deuil et haine, face à ce drame.
"The Gray Chapter" évite les errements de "All Hope Is Gone" et revient à un son plus proche de "The Subliminal Verses" avec quelques touches de "Iowa". Slipknot joue ainsi clairement la sureté en œuvrant dans un style qui l'a rendu très populaire. Et le résultat est plutôt convaincant comme si les épreuves avaient ressoudées un groupe qui en avait besoin. Le disque est construit autour de plusieurs morceaux forts, soit très violents, soit plus accessibles.
Ainsi, avec 'Sarcastrophe', 'AOV', ou la doublette 'Be Prepared For Hell', 'The Negative One', Slipknot nous montre une force et une hargne énormes. Son néo thrash est intense, violent et emprunt d'une atmosphère sombre et étouffante parfaitement rendue par des musiciens que l'on sent décidés à en découdre. Et comme toujours avec le groupe les percussions, les samples et les sons de Sid Wilson derrière ses platines contribuent à faire planer cette effrayante impression de mal être. La ballade 'Goodbye' calme le jeu et nous propose un beau morceau en forme d'hommage poignant et mélancolique qui apporte un beau supplément d'âme au disque.
Il est alors bien dommage que le disque soit si long, 'Killpop' et 'Skeptic' sont banales, trop dans le moule et s'oublient vite. De même 'The One That Kill The Least' et 'If Rain If What You Want', trop proches du style de Stonesour, sonnent comme des inédits de l'autre groupe de Corey Taylor avec la voix claire de ce dernier largement mise en avant.
Malgré tout on tient avec ".5: The Gray Chapter" un disque de fort bonne qualité de la part d'un Slipknot que l'on n'avait pas vu en si belle forme depuis longtemps. Certes il vit un peu sur ses acquis mais le drame subi l'excuse largement. On attendra le prochain album pour voir comment les cinglés de Des Moines pourront encore nous surprendre.