Seulement un an après 'Katy Lied', Steely Dan sort 'The Royal Scam' en 1976. En se consacrant exclusivement à leur carrière studio, Steely Dan peut se remettre au travail d'écriture et de composition presque aussitôt le travail de post production terminé. Cette période prolifique verra naitre 7 albums en seulement 9 ans.
"The Royal Scam" est l'album de Fagen et Becker le plus orienté sur la guitare. Ainsi, parmi la longue liste de musiciens de studio présents sur l'album pas moins de 5 guitaristes, en plus de Walter Becker, mettront leur talent au service de la musique du combo New Yorkais : Hugh McCracken, Dean Parks, Denny Dias, Elliott Randall et Larry Carlton, ce dernier signant même le solo le plus connu de Steely Dan sur 'Kid Charlemagne'.
C'est justement ce titre qui ouvre l'album avec son groove jazzy qui en fera un succès planétaire. Son fameux solo est la démonstration du talent et du feeling de Carlton, dans une veine typiquement jazz-rock. Sa prestation XXL l'associe au succès de l'album sur lequel il prête également ses talents d'arrangeur. Les cuivres dirigés par Chuck Findley prennent une place importante sur le début de l'album, particulièrement sur 'The Caves Of Altamira' ou la section d'une dizaine de musiciens enveloppe de sa chaleureuse ambiance le groove lancinant du titre à la manière d'un groupe phare de l'époque, Chicago.
'Don't Take Me Alive' et 'Sign In Stranger' sont les deux autres titres sur lesquels les guitaristes sont particulièrement mis en avant avec des six cordes larmoyantes sur le second et des rythmiques subtiles et un autre solo dantesque de Carlton sur le premier. 'The fez', l'un des deux seuls morceaux non composés par le duo Fagen/Becker, mais par Paul griffin, et plus encore 'Green Earings', sont les exemples parfaits de la musique typique de Steely Dan, faite de rythmes bondissants, d'arrangements parfaits et de mélodies imparables. Le titre éponyme est un peu à part dans l'album et introduit le suivant 'Aja', dont le succès dépassera largement les espérances de Fagen et Becker. 'The Royal Scam', tout en ambiances suaves avec ses trompettes, son piano hypnotique, ses chœurs enveloppants et ses guitares larmoyantes, conclut cet album tout en maitrise.
Malgré un accueil chaleureux, "The Royal Scam" n'aura pas le succès de son prédécesseur et encore moins celui de "Aja". Aucun single ne sortira vraiment du lot à l'époque malgré le succès d'estime de "Haitian Divorce" en Angleterre. Pourtant, l'album est peut-être le plus homogène de la période studio du groupe. Nombreux sont ses fervents défenseurs qui en font l'un des piliers de la carrière de Steely Dan.