'Katy Lied' marque un tournant dans la carrière de Steely Dan. Nous sommes en 1975 et Walter Becker et Donald Fagen choisissent de ne se consacrer qu'à une carrière de studio. En effet, il faudra attendre plus de 15 ans avant de revoir le groupe lors d'une tournée. Fagen et Becker demeurent les deux seuls membres permanents du groupe. Ils invitent des musiciens de studio réputés comme les meilleurs de la scène jazz-rock de l'époque parmi lesquels David Paich et Jeff Porcaro (Toto), Larry Carlton, Michael Omartian, Michael McDonald (The Doobie Brothers), Chuck Rainey ou Wilton Felder (Crusaders), en autres.
Le résultat est une musique aux arrangements millimétrés et à la production impeccable. Le perfectionnisme de Becker et Fagen les fera chipoter sur la qualité de l'album qu'ils considéreront comme raté à cause d'une défaillance mineure du système d'enregistrement, presque inaudible pour l'auditeur lambda.
Côté compos, l'album est devenu un classique de Steely Dan avec des tubes que le groupe joue encore sur scène ("Bad Sneakers", "Black Friday") dans un style encore un peu plus rock que jazz. Il contient également "Your Gold Teeth II", suite d'un titre figurant sur 'Countdown To Extasy'). Le bluesy "Daddy Don't Live in That New York City No More" est l'exemple parfait de la façon dont Fagen concilie ses influences New Yorkaises avec une production west coast typique du groupe et de la période mid-seventies. Autre titre blues, "Chain Lightning" est lui aussi un classique du groupe que Fagen magnifiera encore sur un live au Beacon 15 ans plus tard. Enfin, "Everyone's Gone To The Movie" et son ambiance Haïtienne genre Calypso montre l'étendue de la palette artistique de Fagen.
'Katy Lied' est dans la lignée de son prédécesseur avec encore des améliorations dans la production et il connaitra le même succès au Etats-Unis. Aux portes d'une nouvelle ère, Steely Dan pose avec 'Katy Lied' les jalons d'une décennie de règne sans partage dans un style unique et inimitable.