Le label Gonzo à le chic pour ressortir des tiroirs des productions oubliées de tous (ou presque). Ce "Tribal Hybrid Concept", sorti initialement en 1998, est réédité dans une version quelque peu modifiée et agrémentée d'un livret enrichi.
Depuis près de quarante ans, Cyrille Verdeaux, multi-instrumentiste de talent, s'ingénie à brouiller les pistes, empêchant le catalogueur de lui coller une étiquette. Avec son projet Clearlight, il sortira une dizaine d'albums aux influences progressives, ethniques, fusion, jazz, world, etc ... et autant de productions sous son propre nom dans autant de styles. Mais Cyrille a une autre corde à son arc, il aime à jouer avec les mots et sur "Tribal Hybrid Concept", à l'instar de "Impressionist Symphony", les titres sont tous des jeux de mots, pas toujours très intellectuels.
Si le nom de Pascal Menestrey (décédé en 2066) apparaît sur la jaquette de l'album, ce n'est pas pour sa contribution musicale, mais pour ses enregistrements de chants d'oiseaux qui s'insinuent, ça et là, dans plusieurs compositions. Ceci étant dit, il est temps d'évoquer le contenu musical de cet opus. Et c'est là que la bat blesse, car en fait de musique, Cyrille s'est contenté d'agrémenter des chants ethniques venus de diverses contrées (Afrique du Sud, Papouasie, Burundi, etc...), en les habillant de boucles de synthétiseurs et autres séquenceurs.
A noter qu'une des pistes de l'album est mise particulièrement en exergue puisque les paroles traduites en anglais sont reproduites dans le livret de cette nouvelle édition, il s'agit de "Raoni's Song". Pour ceux à qui ce nom n'évoquerait rien, je rappelle que Raoni est ce roi amazonien qui a parcouru le monde pour dénoncer la destruction massive de sa forêt, soutenu dans son combat par Sting, entre autres.
Votre fibre écologiste et humaniste vous incitera peut-être à acquérir cet album, pour y découvrir quelques chants tribaux et sonorités primitives. Les plages électro plaquées dessus n'apportent pas grand chose, même si, un court instant, elles pourraient évoquer les errances ethniques de Mike Oldfield.