Etre né sous le signe de l'hexagone c'est assurément une bénédiction pour les mélomanes, car c'est ainsi la chance de découvrir des groupes de la trempe de Evenline, de déguster leur ultime offrande protéiforme... Issue de la région parisienne, cette jeune formation nous propose Dear Morpheus son premier rejeton, après un EP (The Coming Life) et une première partie de Alter Bridge.
Si Dear Morpheus est marqué par les influences de Metallica, Creed ou Nickelback, les oscillations sonores conduisent nos comparses plus en avant, vers des contrées au mélange musical et rythmique revigorant. Les riffs plombés construisent des compositions puissantes, les arpèges éthérés exhaussent les titres vers d'autres cieux et la guitare soliste propose des salves véloces, puissantes et mélodiques. La batterie, propre et nette, nourrit les compositions de groove puissant. Quant à la voix, elle est MAGNIFIQUE... De la première vocalise ténue, jusqu'aux moindres éructations grunt, elle donne la chair de poule. Entre douceur et rugosité, elle délivre une violence insidieuse ; éraillée elle porte la mélodie en elle.
Les titres oscillent entre rock, metal ou post rock. Le morceau éponyme, lourd et puissant, prend aux tripes et assoit des ambiances feutrées au travers d'instants presque contemplatifs alors que le morceau d'ouverture (Misunderstood) bouleverse avec cette voix hors du commun. A Letter To A Grave pourra facilement faire verser une larme, quant à Hard to Breathe, il fonce à la vitesse de la lumière, grâce à un riff nerveux et acéré...
Dear Morpheus est une réussite totale. Le groupe livre une musique qui bien que gorgée d'influences prestigieuses, présente une personnalité forte. Même si la formation semble parfois partir dans tous les sens, au final peu importe, car seuls comptent cette voix magnifique et ce sens inné des mélodies entêtantes. Un album à déguster de toute urgence, pour découvrir des compositions enflammées et lumineuses...