D’Osada Vida nous avions gardé le souvenir d’un groupe primitivement exigeant, refusant les concessions et faisant de l’originalité et de l’éclectisme des prétentions premières. Depuis leur premier album en 2007, l’eau a coulé sous les ponts et les résolutions du combo polonais ont évolué. Est-ce dû aux récents changements de line-up ? Après l’apparition d’un vrai chanteur depuis “Particles”, le chamboulement s’est fait plus net avec le départ du batteur (et parolier) et le remplacement du guitariste.
C’est ainsi que “The After-Effect”, la nouvelle production du groupe, semble nettement modifier l’orientation musicale du groupe. Les lignes vocales, qui n’étaient jusque là pas le point d’accroche d’Osada Vida, ont pris une tonalité beaucoup plus pop et plus accessible, sur un fond rythmique qui reste assez soutenu, au point que le style se rapproche d’Asia, ou de manière encore plus flagrante sur certains titres, des Canadiens de Saga (‘King of Isolation’ ou ‘Haters’ pourraient piéger l’auditeur distrait ! ). Au micro, Marek Majewski sert ce registre d’une façon très convaincante, mais le ton d’ensemble est nettement plus mainstream qu’aux débuts, un mot probablement absent du vocabulaire musical d’Osada Vida aux temps de “Three Seats ...”.
Les rares touches d’originalité se trouvent dans le ton jazzy de certaines sections (les instrumentaux de ‘Lies’ ou ‘Restive Lull’), mais nous sommes loin, avec ces refrains pleins de chœurs, du refus des concessions qui paraissait si stimulant auparavant. Il reste un peu de l’esprit primitif dans le morceau ’Still Want to Prevaricate ?’, un peu court mais convaincant.
Plus accessible mais plus impersonnel, “The After-Effect” risque fort d’entraîner le groupe vers des dérives convenues (mais très bien exécutées et produites) qui pourraient paraitre assez anonymes.