Wildpath est un groupe français symphonique qui élabore des architectures dignes de Edenbridge, Nightwish, Epica, ReVamp ou After Forever. Il propose son dernier rejeton (Disclosure), une galette aux compostions condensées et à la thématique articulée autours d'un concept. La formation y prend le parti de s'éloigner de l'univers associé au style (entendons nous : dragons, chevaliers et autres artefacts moyenâgeux), pour s'inspirer des années folles.
On peut d'ores et déjà regretter que la production de l'album ne soit pas à la hauteur des espérances suscitées par cette mise en bouche. On aurait aimé des orchestrations enveloppantes, une déferlante sonore grandiloquente qui érige un mur sonore... enfin, du symphonique quoi ! Or que nenni... La production à tendance à ramasser les instruments, en les mettant tous sur un pied d'égalité. Bref ! elle manque de profondeur.
L'album commence par une pièce symphonique inspirée de Mozart (on jurerait entendre son Lacrimosa), qui ne tarde pas à se transmuter en instrumental moderne par l'ajout de rythmes synthétiques. La suite augure du meilleur... Ainsi, la guitare s'habille d'un son très crunchy et hargneux, moins lisse qu'à l'accoutumé. Elle délivre des riffs nerveux à la mélodie évidente (Confined), des gimmicks peut-être classiques et du sweeping du plus bel effet (Ex Cinere) même s'il semble dorénavant être un passage obligé. Puis, les vocalises féminines mettent en lumière un joli brin de voix entre Magali Luyten, Floor Jansen et Simone Simons. Quant à la voix masculine, elle n'est pas en reste, puisqu'elle insuffle un souffle âpre à ces circonvolutions enjôleuses (Unborn).
Ainsi, ces Roméo et Juliette sonores sont très émouvants quand ils sont mis en lumière par les seules nappes symphoniques de Hollow - un des plus beaux morceaux de la rondelle. Néanmoins, la batterie semble ternir ce tableau idyllique, car elle abuse d'accélérations au détriment du groove et ne parvient à l'installer que lorsqu'elle prend le parti d'assagir le tempo (Absentia).
Disclosure est donc un album concept intéressant porté par un habillage mélodique solide, une galette agréable à écouter qui nous plonge avec délectation dans la folie des années 30. Espérons toutefois que le groupe saura se démarquer d'un héritage présent pour produire des compositions plus personnelles et corriger les quelques petits défauts précédemment cités.