Le duo Colin Edwin et Jon Durant récidive. Le premier album du projet Burnt Belief sorti en 2012 nous avait laissé une impression mitigée entre admiration et lassitude. Dès la première écoute de ce nouvel opus, on ne peut que constater que les deux compères ont choisi d'aller plus avant dans leur univers sonore aux influences multiples.
On démarre avec "Chromatique", titre de plus de sept minutes qui est un long solo de guitare planante sur fond de basse ronflante et batterie déjantée. Il est difficile de rester accroché sur la longueur car la ligne mélodique n'est pas évidente et les tempi des instruments sont étrangement décalés. On a d'ailleurs deux types de pistes sur cet album : celles où la batterie est humaine et celles où elle est le fait de boites électroniques. Les titres de la première catégorie ont parfois des relents de jazz dus aux rythmes complexes et les autres sont plus dans une veine électro, new-age, grâce ou à cause de l'emploi de séquences et boucles répétitives.
Edwin et Durant aiment aussi à faire durer les intros. Celle de "Hraunfossar", avec un niveau sonore très faible, met 1'20 avant de laisser la place à la basse d'Edwin afin que le titre décolle vraiment. Ce détail qui pourrait sembler anecdotique est pourtant un élément qui nuit à l'accessibilité de cet album. Cet opus entièrement instrumental et sans fil conducteur évident a bien du mal à garder captive l'attention de l'auditeur. La qualité des musiciens est flagrante, le soin apporté à l'enregistrement est indéniable et les compositions, prises individuellement, sont très bonnes avec quelques passages très brillants, mais l'ensemble manque d'âme.
Le ressenti final oscille donc entre le plaisir ponctuel à l'écoute des plages les plus percutantes et l'ennui qui s'insinue au fil de l'écoute. Les compositions orientées électro ne sont pas étrangères à cette lassitude.