ARTISTE:

MONA LISA

(FRANCE)
TITRE:

AVANT QU'IL NE SOIT TROP TARD

(1977)
LABEL:

AUTRE LABEL

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Chant aigu, Chant grave, Chant screamo, Concept-album, Epique, Happy, Instrumental, Intimiste, Mélancolique, Neo, Old School, Planant, Symphonique, Théatral
"Cruellement relégué dans l'ombre d'Ange, Mona Lisa nous livre un album où règne une urgence musicale."
ADRIANSTORK (16.09.2014)  
4/5
(0) Avis des lecteurs (1) commentaire(s)

Ange est le seul groupe à avoir survécu à la disparition du premier mouvement progressif des années 70. Il est temps de réhabiliter des formations oubliées, parfois plus aventureuses que leurs aînés. Après trois albums de bonne facture (produits par Jean-Michel Brezovar et Jean-Claude Pognant, les manitous d'​Ange)​, le groupe orléanais ​Mona Lisa se lance un défi : ce sera le succès ou rien. Mais à une époque perturbée par l'insouciance punk, ce projet n'est-il pas déjà promis à l'échec?

Si le groupe affiche tout au long de sa discographie des similitudes avec ​Genesis (un clavier banksien, une batterie énergique, une guitare sentimentale et un chanteur affublé d'un masque en concert), ​Mona Lisa n'est pourtant pas un énième clone du groupe de ​Peter Gabriel, aperçu à travers la lorgnette d'Ange​. La grande réussite de cet album repose tout d'abord sur les rapports étroits entre la composition musicale (de Jean-Luc Martin et Francis Poulet) et les textes soit chantés soit déclamés de Dominique Le Guennec. Ce dernier est capable d'interpréter vocalement différents personnages grâce à une diction aiguisée (la figure tragique du pilier de comptoir de 'Tripot', le prophète de la piste éponyme, l'homme blessé de 'Créature sur la steppe'), servi par des textes poétiques d'une rare ampleur, dont la théâtralité ne prend jamais d'accents excessifs. La musique apparaît tantôt comme la psyché du personnage (l'orgueil de Lena et l'explosion de joie du synthétiseur après la victoire hypothétique sur le diable), tantôt comme l'extériorisation de cette psyché (l'accouplement de la folie et de la mort sous la bienveillance de la trinité basse/batterie/synthétiseur dans 'La peste', la nostalgie lourde de 'Créature sur la steppe').

Deux morceaux s'expriment plus haut que les autres. Il s'agit tout d'abord de 'Souvenirs de naufrageur', qui relate l'imminence d'une tempête sur la pointe du Raz. L'introduction à la guitare contient une dose de menace qui est relayée par une basse quasi hard, tandis que la voix froide du chanteur plante le décor. Le tempo s'accélère jusqu'au naufrage inéluctable et la mort est magnifiée par un transcendant solo de guitare, tandis que les synthétiseurs imitent le bruit du ressac, devenu tombeau ouvert pour des marins en perdition. Quant à 'Créature sur la steppe', ce récit romantique post-apocalyptique révèle des velléités symphoniques pour un final enchanteur pour l'auditeur (grâce à l'apport du Mellotron et de ses claviers sous le signe de Tony Banks, malgré un break hard où la guitare s'en donne à coeur joie).

Malgré sa charpente solide, l'édifice de Mona Lisa passera inaperçu et Dominique Le Guennec quittera le groupe (qu'il retrouvera en fusionnant avec des membres de Versailles en 1998). Paradoxalement, l'album était en avance sur son temps et il aurait pu gagner une réputation de fleuron. L'écoute de cet album vous plongera au coeur de la tourmente d'une machine à remonter le temps progressif. Daignez jeter une oreille avant qu'il ne soit trop tard...


Plus d'information sur





LISTE DES PISTES:
01. Avant Qu'il Ne Soit Trop Tard
02. La Peste
03. Souvenirs De Naufrageurs
04. Tripot
05. Léna
06. Créature Sur La Steppe

FORMATION:
Dominique Le Guennec: Chant / Batterie / Flûte
Francis Poulet: Batterie
Jean-luc Martin: Basse
Jean-paul Pierson: Claviers
Pascal Jordan: Guitares / Claviers
   
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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
ORPHEUS13
06/12/2023
 
1
0
Je connaissais depuis longtemps le morceau "La Peste", présent sur une compile Musea. J'ai écouté tout l'album, et j'ai été globalement déçu. Les guitares sont magnifiques, la voix en fait souvent trop et pour moi échoue dans sa mission de délivrer de belles mélodies prog, mais surtout la section rythmique est une catastrophe : la batterie, au lieu de soutenir une basse très syncopée avec des rythmes plus stables, l'accompagne ou la déstabilise encore plus. Le résultat donne l'impression d'être sur un bateau ivre, à mille lieux d'Ange ou ELP qui savaient nous accompagner dans leurs plus fous délires. Il faut croire que la conjecture n'est pas la seule chose qui différencie un grand groupe d'une tentative sympa...
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LECTEURS:
4/5 (1 avis)
STAFF:
4/5 (3 avis)
MA NOTE :
 
 
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