Rares sont les groupes à pouvoir se targuer d’avoir un nom en parfaite adéquation avec sa musique. Trepalium (nom d’un engin de torture médiévale mais surtout travail en latin) est de ceux-là !
De retour deux ans après un "H.N.P.", certes efficace mais qui nous aura laissé un goût d’inachevé, les premières notes de 'Voodoo Moonshine' nous ouvrent grandes les portes d’un piano bar déjanté. Un saloon dans lequel œuvrent les poitevins qui nous proposent un death metal groovy en diable teinté d’accents jazzy totalement envoûtant qui se poursuit sur le phénoménal 'Damballa’s Voodoo Doll' marqué par la présence du Joseph Duplantier (Gojira). Mais s’il y a bien un élément marquant qui se marie à la perfection à la science du riff groovy de Harun Demiraslan c'est bel et bien l’omniprésence des cuivres et notamment le saxophone de Mathieu Metzgler (Klone) qui magnifie un ensemble qui ne manquera pas d’évoquer Diablo Swing Orchestra ou feue-Oceans of Sadness…
Cette folle recette se décline sur l’obsédant 'Possessed by the Nightlife' ou le phénoménal 'Guédé Juice' marqué par son break et son solo hallucinant de maître es groove Harun… Bref, "Voodoo Moonshine" est un véritable envoûtement comme si les membres du groupe avaient jeté une incantation vaudou sur l'auditeur à l'instar de celle de l’intro de 'Fire on Skin'. Un ensorcellement qui se conclut sur l’ahurissant 'Blowjob on the Rocks', condensé addictif de ce que Trepalium sait faire de mieux.
En clair, Trepalium semble avoir tiré les enseignements d’une carrière riche de près de 15 ans d’existence et de 4 albums studio et d’expérience solo (notamment Step In Fluid ) en nous proposant un EP marquant qui se pose comme la pierre angulaire actuelle de la discographie du groupe !