Bien sûr, nous pourrions débuter cette chronique par la sempiternelle présentation que justifierait d'ailleurs la jeunesse du groupe formé en 2010 et dont "Explore" est la carte de visite après un premier EP éponyme. Mais ces habituelles informations sont-elles vraiment nécessaires pour appréhender ce galop d'essai ? Non car l'essentiel est ailleurs, dans l'essence même de ce Blues Rock qui sent bon les Bayous et l'alcool frelaté.
Nul besoin de longs discours, c'est remuant et chaleureux, bourré d'un feeling à la fois humide et sec. Humide comme la sueur, sec comme le désert que l'on imagine arpenté par le groupe depuis longtemps alors qu'il vient en réalité de Paris ! Il va sans dire que cela ne s'entend pas, contrairement au fait que ses membres ont passé plus de dix mois à traverser les States, périple initiatique dans lequel ils ont très clairement puisé autant leur inspiration que leur âme quand bien même ils n'oublient pas leur racines européennes. ZZ Top, Gary Moore ou Rory Gallagher sont ainsi convoqués par cette poignée de brûlots aussi simples que savoureux, aussi directs que puissants.
D'aucuns argueront que Livingstone ne fait pas preuve d'une grande originalité. Pas faux. Mais outre le fait que le genre se juge moins par sa faculté à innover que par son authenticité, l'énergie communicative dont déborde le trio balaie de toute façon cette réserve toute relative.
Ramassé, l'album fait mouche, tour à tour franchement sudiste ('Fade Away', 'Crying In A River Of Gold'), rugueux parfois ('Never Break') ou plus doucereux également ('Million Miles Away') bien que toujours groovy, culminant avec ce 'Down On The Ground' gigantesque et digne des plus grands.
Que dire d'autre à son propos si ce n'est qu'on tient là une de ces galettes pleines de fraicheur et qui donne la banane, réussite inattendue qui n'en est donc que plus agréable et qu'on ne saurait trop conseiller aux amateurs d'effluves bluesy mâtiné de Southern Rock.