Sur la pochette de « Composite », le deuxième album de Monogrenade, figure une vue du ciel dans laquelle semble s’élever un cosmonaute, une image qui représente assez bien la musique de cette formation de Montréal : une pop atmosphérique qui a les pieds sur terre mais la tête (et le cœur) dans les étoiles.
« Composite » poursuit l’aventure de « Tantale », sorti en 2012, à savoir celle d’une pop moderne dans laquelle s’inscrivent nombres de formations plus ou moins connues (Arcade Fire, Louise Attaque, Malajube…) mais qui ont toutes cette prétention d’offrir une musique d’accès facile (en apparence) au fort pouvoir mélodique et mémorable.
Le voyage débute avec ‘Portal’ dans lequel se mêle nappes électroniques et cordes organiques pour déboucher sur le piano de ‘Composite’ et la voix douce de Jean-Michel Pigeon qui susurre, plus qu’elle ne déclame, sa poésie surréaliste « Je ne suis pas là, je suis quelque part dans l’espace, entre les voiles et le trafic hôpital. Je suis fait d’encre et de poussières, de coïncidences imaginaires… ».
Vous commencez déjà à partir en voyage, c’est normal. On aurait tord pour autant de résumer la musique du groupe au seul qualificatif de rock atmosphérique, tant celui-ci manie aussi bien la folk (‘J’attends’) que la new-wave (‘Cercles et pentagones’, New Order n’est pas loin), le tout magnifié par des arrangements de cordes et d’effets électroniques de bon goût (‘Tes Yeux’ dans l’esprit électro 80 cher à Daft Punk).
Si la dernière plage (‘Le fantôme’) qui oscille entre musique contemporaine, ambient et atmosphère à la Tim Burton, dénote quelque peu du reste de l’album tout en gardant un haut niveau de réussite artistique, rien ne vous empêche de repasser cet album depuis le début, l’effet sera toujours le même ; émotion et voyage garantis.