Hans Van Even est un guitariste belge ayant fait ses armes principalement dans le jazz de part sa formation classique en Belgique et comme membre du groupe jazz-rock Stolen. Intervenant au CIAM de Bordeaux et dans divers magazines spécialisés il se cantonna à des sessions pour d’autres artistes ou comme démonstrateur pour des fabricants de matériel. Son ambition solo prend corps avec son premier album "Stardust Requiem" qui voit la participation de Tony MacAlpine et Brett Garsed.
Pour son premier album solo, Hans Van Even n’a pas lésiné sur le contenu avec 19 titres et plus de 77 minutes de guitare instrumentale. Véritable défi lancé à l’auditeur qui devra s’accrocher pour s’avaler le pavé sans sourciller, Hans est un monstre de technique qui met à profit ses années d’apprentissage. C’est le guitariste-professeur-démonstrateur qui est à l’œuvre dans ce "Stardust Requiem", le technicien impeccable qui a beaucoup décortiqué les autres guitaristes et qui malheureusement n’apporte rien de nouveau au monde de la guitare en termes de composition.
Pis, "Stardust Requiem" s’apparente à une compilation principalement dédiée à Joe Satriani et Jeff Beck, deux guitaristes qui accompagnent une importante majorité du disque, mais aussi Pat Metheny (‘Red Sun’). Côté Satch nous trouvons ‘Stardust Requiem’, ‘Tribute’ (qui porte bien son nom) et ‘The Fifth Gate’ qui va voir du côté des années technoïdes de "Engines Of Creation"de l’américain . Côté toucher beckien ce sont ‘N-Land’ copie-carbone du ‘Angel’ du génie, ‘Walking In The Air’ et ‘From The Stars’.
Entre ces hommages appuyés se glissent des interludes entendus mille fois (‘Flight Of The Belgium Bumblebee’) sous formes d’études démonstratives (‘the Space Is Crying’, ‘Tapping Into Eternity’), quelques compositions moins estampillées « à la manière de » sauvent le disque comme le jazz-rock de ‘Glassy Sky’, la groovy mais trop longue ‘Hans’ Blues’, la sensible et acoustique ‘Farewell Theme’ ou encore ‘Tribal’.
"Stardust Requiem" est un disque sans aucune ligne directrice et qui déroule les styles et les emprunts sans cohérence. Un fort sentiment de déjà entendu empêche de profiter des compositions dans lesquelles Hans Van Even se livre plus personnellement. Sur une bonne partie du disque on préférera écouter les originaux et sur l’autre partie, qui se réduit fortement si on enlève les interludes, la créativité et l’originalité n’offrent rien de véritablement réjouissant.