La Starset Society est un collectif dont l'objectif est de publier des rapports scientifiques visant à prouver que le gouvernement US et plusieurs de ses services cachent certaines découvertes à la population. Sous la direction d'un de ses plus prestigieux membres, le Dr. Ashton Wise, cette communauté a demandé à Dustin Bates (Downplay) de composer et d'interpréter un album visant à faire passer son message auprès d'un large public. C'est ainsi qu'est né le groupe Starset dont les contours, difficiles à cerner, se sont construits autour du chanteur et instrumentiste (guitare et claviers). Le résultat de ce travail nous est présenté sur l'album 'Transmissions', concept-album basé sur l'idée qu'il existerait une transmission supposée d'origine humaine, qui aurait été diffusée depuis la constellation Ophiuchus, est qui prévoirait l'avenir et la fin de l'humanité.
Œuvrant dans un Nu-Metal mâtiné d'éléments symphoniques, le combo US utilise régulièrement une structure de morceaux visant à inclure les transitions en seconde partie des titres au lieu d'en faire des plages à part entière. Si cette démarche a le mérite d'alléger la tracklist, elle alourdit cependant l'écoute en perdant parfois un peu l'auditeur qui ne sait plus trop où il se trouve. Rien de rédhibitoire pour autant car il est aisé de se laisser embarquer dans cet univers de science-fiction, la première partie de l'album étant composée de titres souvent accrocheurs et ayant parfois un véritable potentiel de hits en puissance ('Carnivore', 'My Demons'). Les couplets sont souvent mélodiques et alternent avec des refrains plus catchy ('It Has Begun') parfois portés par des chœurs qui s'incrustent dans votre mémoire ('Down With The Fallen'). Les grosses guitares et les boucles de synthés se voient renforcées par des lignes de cordes très symphoniques, alors que quelques notes de pianos viennent relâcher la pression de temps à autres ('Dark On Me').
L'ensemble alterne régulièrement les ambiances afin de garder l'attention en éveil, proposant quelques titres calmes et mélodiques ('Telescope') voire aériens ('Antigravity'), sans pour autant négliger l'emploi de quelques cris de rage ou de désespoir ('Down With The Fallen', 'The Future Is Now') typiques de ce genre musical. Pourtant, "Transmissions" n'échappe pas à la baisse d'intensité sur sa seconde partie, la faute à quelques titres plus génériques et prévisibles ('Let It Die') ou manquant de personnalité, comme ce pourtant très bon 'Point Of No Return' sur lequel plane l'ombre de Linkin Park. Cette sensation se trouve même renforcée par le titre final, 'Rise And Fall', qui reprend les éléments de la plupart des titres en forme de conclusion au concept. Si l'idée de base est bonne, elle appuie cependant sur le sentiment de redite procuré par les titres précédents
Dustin Bates ne passe pourtant pas loin du coup de maître en personnalisant avec talent son Nu-Metal et en jonglant avec le format du concept-album rarement utilisé dans ce genre musical. Malgré une réelle baisse d'intensité sur son dernier tiers, "Transmissions" mérite cependant que l'on y porte attention, prouvant qu'il est possible de faire évoluer un style dont les paramètres semblaient figés depuis un certain temps. Reste à savoir jusqu'à quel point les auditeurs se laisseront convaincre par le message transmis…