Nigel Bailey, guitariste chanteur issu du Yorkshire en Angleterre voit sa carrière exploser sur le tard. Actuel guitariste du groupe Three Lions formé avec les musiciens Vinny Burns et Greg Morgan (Dare, Ten) Nigel a longtemps écumé les routes de Grande Bretagne au sein de divers groupes de reprises. Et ce premier album "Long Way Down" est l'aboutissement d'une idée qui commence à prendre forme en 2011 lorsque Nigel, un peu lassé de jouer les cover band, se lance dans la composition de ses propres titres. Rapidement épaulé par la Team en vogue chez Frontiers (Alessandro Del Vecchio, Alessendro Mori et Mario Percudani), Bailey nous propose en cette fin d'année 2014 un album emprunt d'une grande maturité et à l'énergie finement canalisée par le prisme d'une production au cordeau.
Flanqué d'une pochette aux couleurs captivantes à défaut d'être très artistique, "Long Way Down" dévoile son jeu dès les premières notes de 'Feed The Flame'. Flirtant méchamment avec l'AOR le plus léché, mais renforcé par une guitare Hard Rock à la patte certaine, Bailey délivre un Rock d'une belle facture et à l'univers varié présent dans la majorité des premières productions.
Et si cette ouverture prône le règne de l'AOR par excellence, il faut attendre la grosse intro du premier single 'In The Name Of The King', fierté de Bailey par son côté immédiat et massif à la fois, pour apprécier tout le talent du guitariste chanteur. A la voix claire, puissante et difficile à prendre en défaut, Bailey apporte une certaine sincérité a son interprétation et possède un sens de la composition assez évident même si plus d'originalité et de prise de risque auraient été bienvenues.
Et c'est bien de cela que pâtissent certains titres comme 'Dirty Little Secret' classique mais enlevé aux allures d'un Survivor, un 'Stay' au riff téléphoné, la ballade au texte un peu niais 'Spend The Night' et l'invisible 'Love Falls Down'. Sans être inintéressante, cette poignée de titre baigne dans un jus trop servi pour garder un goût d'ailleurs.
Les très bon moments arrivent avec 'Bad Reputation'. Aux claviers cuivrés et solo de guitare explosif, il possède un groove qui vient taper dans le côté Blues et Funk du Rock. 'Somewhere In Oslo', à plusieurs miles de là, propose une mélodie West Coast simpliste mais entêtante et un refrain qui vous restera en tête toute la journée. 'Long Way Down' qui narre la lente descente aux enfers d'une fille qui avait tout pour elle, la rayonnante 'Ticket To Yesterday' riche en harmonies et le "Devil In Disguise" 'Dirty Angel' qui pourrait vous rappeler (entre autres) certains titres de Joe Lynn Turner possèdent tous ce potentiel marqué du sceau de Bailey à même de vous faire voyager en toute confiance avec un plaisir non feint.
Inutile de revenir sur le groupe derrière ni la production au professionnalisme sans faille. "Long Way Down" se veut au final un album fort sympathique pour les fans d'AOR en quête de "rien de nouveau".