Après avoir officiellement splitté en 1992, les Suédois de 220 Volt réapparaissent en 1997 avec un "Lethal Illusion" dont il est difficile de savoir s'il s'agit d'un album officiel ou d'un recueil d'inédits. Le véritable retour se fait en 2005 avec le live "Live In Jamtland" qui voit Chris Naas être officiellement intronisé comme frontman, même s'il participait déjà à la simili-compilation "Volume 1" (2002). Difficile donc de s'y retrouver dans un come-back qui n'en est pas vraiment un et qui ressemble plus à une tentative désespérée de survie organisée par les leaders du groupe, les guitaristes Thomas Drevin et Mats Karlsson. Autant dire que la sortie de ce "Walking In Starlight", premier album studio officiel depuis le légendaire "Eye To Eye" (1988) a de quoi laisser dubitatif tout en excitant notre curiosité.
La première surprise vient de l'arrivée d'Anders Engberg (Lion's Share, Therion, Twilight) au poste de chanteur. Dans une tonalité proche de celle de Joakim Lundholm, titulaire historique du poste, mais officiant dans un registre un peu plus bluesy, le nouveau venu s'impose clairement comme une réelle plus-value pour 220 Volt. Les premiers titres réussissent d'ailleurs à mettre l'auditeur dans les meilleures dispositions malgré une production manquant singulièrement de relief. Voilà qui est dommage car les compositions sont d'un niveau digne des meilleurs albums du combo scandinave. Le titre éponyme ouvre les hostilités sur un tempo surprenant pour un titre introductif, mais ce mid-tempo se révèle rapidement accrocheur et la complémentarité des deux guitaristes est toujours aussi évidente, en particulier au niveau du travail des harmonies. Voici des qualités que l'on retrouve sur le dynamique 'System Overload' au riff cinglant et au bon refrain.
Malheureusement, la suite se montre plus inégale, alternant les titres inspirés et ceux plus dispensables. Parmi les représentants de la première catégorie, nous citerons un 'Alive' enflammé, un 'Through The Wastelands' sur lequel plane l'ombre d'Iron Maiden, ou un 'One Good Reason' plutôt groovy. Si le reste est plus conventionnel que désagréable, il est cependant regrettable de constater qu'au final, l'attention finit régulièrement pas décrocher, en particulier quand certaines compositions finissent par tourner en rond ('Blind'), qu'elles pâtissent d'un manque de refrain suffisamment accrocheur ('The Waiting') ou qu'elles font preuve d'une platitude tournant à l'ennui ('Take A Good Look').
Si la ballade semi-acoustique 'Guiding Light' permet de finir sur une note positive, il reste difficile de considérer ce retour comme complètement réussi. Si quelques bonnes idées et une interprétation sans faille réussissent à compenser un ensemble relativement conventionnel et une production indigne d'un groupe de ce standing, la déception l'emporte finalement sur le plaisir de retrouver une formation dont nous étions en droit d'attendre mieux. Reste à savoir si cet échec relatif sera rédhibitoire ou si les Suédois réussiront à se rattraper dans le futur.