Dans la famille des groupes de power metal mélodique, Triosphere poursuit sa marche en avant avec ce troisième album studio particulièrement enlevé et efficace. "The Heart Of The Matter" est le parfait amalgame entre puissance et mélodie et les Norvégiens dominent leur sujet à tous points de vue.
Un album tous les quatre ans, c'est le rythme que Marius Silver Bergesen et Ida Haukland adoptent pour composer et écrire chaque opus. Ce temps est largement mis à profit puisque tout est parfaitement ficelé. L'album s'ouvre sur 'Fortress' et une introduction avec un arpège mineur qui débouche sur une cavalcade de riffs incisifs puis sur un refrain mélodique et entrainant. Ce rythme endiablé est présent sur la plupart des morceaux mais laisse parfois la place à plus de douceur. Dans un registre comme dans l'autre, la voix de Ida, qui assure également la basse, fait des merveilles. Ce chant parfois rocailleux et presque masculin alterne avec des passages plus subtils et doux. 'Breathless' assume pleinement le coté métal mélodique voire hard FM tandis que 'Steal Away The Light' enfonce le clou du power metal façon teutonne (le riff peut rappeler Gamma Ray). Tout le monde sera séduit par le sens aigu du refrain qui tue avec 'Departure' ou 'The Sphere' comme avec les choeurs et le coté entrainant de 'The Heart's Dominion'. Les soli sont toujours directs et réussis, Marius ne faisant pas dans la fioriture mais dans l'efficacité. Tout est donc réuni pour séduire le plus exigeant des metalleux.
Malgré un manque d'originalité flagrant, cet opus dégage assez d'enthousiasme pour donner l'impression de dépoussiérer un genre que beaucoup considèrent comme éculé. La voix d'Ida a ce petit grain original et une versatilité qui procurent une joie communicative. Triosphere s'impose donc comme une valeur sure avec ce troisième album qui ne pourra qu'emporter l'adhésion de ceux qui aiment la puissance alliée à la mélodie. Même s'il ne réinvente pas le genre, il lui donne de nouvelles lettres de noblesses et c'est très appréciable.