Je dois avouer que chroniquer le cd d'un groupe métal symphonique avec chanteuse devient presque de la routine. Ce mouvement, loin de s'essouffler se renforce et nous propose toujours plus de formations dont le talent est loin d'être uniformément réparti.
Epica, avec ce deuxième album, s'enfonce encore plus dans le symphonique avec des choeurs omniprésents et une musique toujours plus axée sur la mise en valeur de sa diva (divette ?).
Certes, cette dernière s'en sort plutôt bien en modulant ces lignes mélodiques, passant de la douceur la plus angélique à la puissance avec une facilité assez déconcertante. Il est vrai que du haut de ses vingt ans, Simone Simons peut soutenir la comparaison de pas mal de ses consoeurs et notamment celle de, je vous le donne en mille, Tarja Turunen de l'inévitable (et injustifié) mètre étalon, j'ai nommé Nightwish.
Bien sûr la musique d'Epica ne se résume pas qu'à un piètre accompagnement de sa chanteuse. Les compositions se veulent toujours plus épiques (on s'en serait douté) et le résultat, pourtant bien exécuté, demeure assez variable.
Passant du speed aux mid-tempos pour suivre par la très sucrée mais non moins réussie ballade avec piano et violons, les morceaux se succèdent sans amener trop de lassitude comme souvent dans ce genre d'oeuvres.
Le sommet est atteint dans le très emphatique titre éponyme où tous les ingrédients qui forgent le style d'Epica sont concentrés. Ce morceau à lui seul pourrait suffire à cerner le groupe tant ses qualités et ses défauts sont manifestes !
Et puisqu'on parle des défauts, quand est-ce que ces groupes comprendront que les épouvantables éructations death-métal sont lourdes, inutiles et foncièrement ridicules ?
L'opposition grognement- voix céleste a vécu et n'interpellent plus l'auditeur quand bien même celui-ci serait fan de death.
Ceci étant dit, Consign To Oblivion ravira indiscutablement les fans du genre sans pour autant rebuter les autres.
Plus abouti que le précédent, cet album recèle assez de bons moments pour justifier son achat.
Mais attention, limiter sa progression aux arrangements avec toujours plus de choeurs et de production est un piège. Epica ne doit pas céder à la tentation du "toujours plus" mais plutôt se concentrer sur le sens même de la composition, potentiel largement palpable tout au long de cet album.