IN A NUTSHELL: Quandary (GRUNGE) : avis / chronique à lire sur Music Waves

L’écoute du premier album de In A Nutshell, conforte l’idée que la vague Grunge ayant déferlé sur le monde musical dans la première partie des années 90, ne fut pas qu’un phénomène éphémère et sans lendemain. On assiste en effet depuis quelques années à l’apparition de groupes constitués par les fils spirituels de Kurt Kobain, par ces enfants qui sont nés à la période ou le leader de Nirvana nous quittait. Cette génération, désormais forte de ses 20 ans, s’inspire clairement de ce mouvement en nous rappelant la richesse et la force émotionnelle de celui-ci.

Avec son Rock dépouillé, ses guitares au son légèrement saturé, ses fréquents changements de rythmes et d’ambiances, son atmosphère plutôt sombre et torturée, sa voix écorchée qui alterne les cris de désespoir et les parties plus intimiste, ce premier album d'In A Nutshell s’inscrit complètement dans le Grunge. La filiation avec Nirvana, avec les côtés les moins sombres de Soundgarden, et ceux les moins sophistiqués de The Smashing Pumpkins parait évidente. Sans aller jusqu’à évoquer du mimétisme, certains passages sont assez troublant de ressemblance à l'image du chant agressif sur 'Can’t Wait' qui renvoie clairement à Kurt Kobain, ou bien du titre 'The More I Learn'.

S’inspirant du "Nevermind" de Nirvana, le groupe a eu l’intelligence de ne pas proposer un album monolithique, en parsemant celui-ci d’ilots de fraicheur (le terme est tout relatif au regard du côté sombre de ce "Quandary") à l’instar de 'Ask', une ballade angoissée qui nous plonge dans un univers que n’aurait pas renié le Tool période "Undertow". Mais aux côtés de réelles réussites comme l’énergique 'Out Of The Rules', certaines compositions restent brouillonnes et donnent le sentiment de ne pas avoir été suffisamment travaillées. C’est ainsi le cas de 'Go Ahead' ou de 'From Words', deux titres qui semblent manquer un peu d’affinage. Cette remarque pourrait paraitre un peu paradoxale, au regard du style pratiqué, qui privilégie souvent une certaine spontanéité mais si l’on se réfère à Nirvana, cette dernière se mariait avec une finesse et un énorme sens de l’émotion. Et si la copie rendue ici est sérieuse, elle se révèle également parfois un peu trop académique, voir même par certains aspects un peu trop « brute ».

Reprenant de manière assez fidèle les recettes et l’esprit de ses devanciers, la musique d'In A Nutshell est donc sympathique mais elle n'apporte cependant pas assez d’originalité pour s’imposer en tant qu’œuvre personnelle. Un premier essai qui titillera à coup sur les plus nostalgiques d'entre nous.

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