Second album pour notre française Joe Wild et sa guitare. Professeur émérite de l'instrument à 6 voire 8 cordes, notre jeune artiste poursuit sa route avec un "Insane" suivant la même voix que son premier essai soit un Metal assez burné envoyant du riff par stère.
Ce qui est heureux ici c'est que la linéarité relative du premier album se voit corrigée. La belle apporte en effet plus de nuances dans les tempi (d'un morceau à l'autre et souvent à l'intérieur d'un même titre) et plus de variété dans les chansons sans pour autant s'éparpiller, rendant ainsi l'ensemble plus digeste.
Ainsi le titre éponyme, moins précipité, se veut plus accrocheur car il laisse vraiment s'installer les ambiances et enchaîne sur un pont instrumental bien senti. Le punky 'Red Light City' sait lever le pied quand nécessaire (sur une intro accrocheuse ou la partie solo par exemple) et le groove de 'Running With Death' rappelle combien Joe maîtrise son instrument à la perfection (attaque de cordes, chaleur, précision métronomique, bends, son aux petits oignons).
Après il y a, rassurez-vous, les titres bien bourrins qui balancent la sauce pour le plus grand plaisir de vos cervicales comme 'Under The Mask' et son riff tout bonnement dantesque (Petrucci aurait aimé le trouver celui-là) et qui possède un passage bien lourd en son milieu ou encore l'opener 'New Wars' tout en samples et riff furieux. On pense également à Maiden sur des lignes de guitare épiques comme 'With The Light Behind' dont la mélodie nous régale ou dans le côté Hard Rock 80's de 'Peace Of Mind' au chant growlé.
Et puisque nous parlons de chant, appuyons là où le bât blesse. Le chant de Joe, entre clarté désincarnée et growls fâchés peine à convaincre et vient même soigneusement démonter note par note tout le génie de certaines mélodies de guitare. Parfois à la limite de la fausse note, sans puissance ni grande musicalité en ton clair, doté d'un accent bien trop rond, à l'opposé des intentions de la guitare, il gâche la fête malgré toute la bonne volonté insufflée. C'est bien simple, il vient accentuer le manque d'originalité de certains titres au point qu'au final et après plusieurs écoutes, on ne retient que des bribes de titres là où nous aurions pu trouver de solides pavés.
Les instrumentaux que sont 'Rock'iem II' et 'The Stranger' seront donc bien plus abordables malgré la difficulté de l'exercice. Le dernier titre, dans un esprit torturé par des samples, se révèle même une bonne surprise et délivre plus de messages que certains titres chantés.
Un album qui apporte plein d'espoir mais aussi de la déception car si le talent est bel et bien là, il n'est pas suffisamment bien exploité à ce jour pour placer Joe Wild au dessus de la masse.