Nouvel album pour notre soliste polonais. L’homme innove cette fois-ci puisque son album est totalement mis à disposition sans condition d’achat à cette adresse : http://www.getaddicted.blue/
La lecture de la page web dédiée à ce disque est très instructive car Rafal nous donne les origines et les motivations de cet opus. Comme la pochette le suggère il s’agit de dénoncer les réseaux sociaux (Facebook en particulier) coupable selon lui d’abrutir et de cloisonner l’humain dans un monde virtuel. Il propose même de cliquer sur un bouton qui désinstalle le compte FB du lecteur.
L’atmosphère générale de "#I’mnotaddicted" est logiquement assez noire, entre un No-man et les premiers Porcupine Tree tout en prenant le son moderne (notamment les guitares) des dernières livraisons du porc-épic. La continuité de l’opus – pas de blancs entre les plages - conforte la sensation que l’écoute ne peut que se faire d'une traite.
Mis à part ‘0100Horsemen’ ou ‘#HatersGonnaHate’, deux titres assez torturés dans lesquels le piano s’évanouit au profit des riffs métalliques qui ne laissent aucun doute sur le mal-être de l’auteur, la majorité des compositions évoluent sur une base mid-tempo à l'image de ‘Disasterpiece’, ‘Forever20’ ou encore ‘Selfie’. Ces dernières démontrent une certaine sensibilité chez le Polonais qui y associe saxophone, violoncelle, nappes de synthés, six-cordes intervenant par touches. Les envolées métalliques restent malgré tout légion (‘Stalker’) donnant à de nombreux titres un aspect un peu schizophrène.
Dénonçant l’évolution individualiste de notre monde et la facilité à se cacher derrière un écran pour se défouler, Rafal Zak nous offre un concept-album torturé dans lequel se mêlent violence et espoir, haine et amour. "#I’mnotaddicted" est la croisade d’Ordinary Brainwash - un nom de groupe prédestiné - contre une dérive dont la nouvelle génération risque d’être la plus impactée.