Fondé en 2010 par le chanteur-guitariste Benny Willaert, 23 Acez sort son second opus intitulé "Redemption Waves". Si "Crossroads", premier album de la formation belge, correspondait plus à un exercice en solo de Willaert, la nouvelle offrande est désormais l'œuvre d'un quatuor formé du guitariste Tom Tas (déjà présent pour prêter main forte sur "Crossroads"), du bassiste Tom Mundez, et du batteur Jonathan Braeckman (Ex Thirvegol). Selon les sources, 23 Acez peut aussi bien se retrouver classifié comme un groupe de Metal Mélodique que comme une formation Hard-Rock. Il faut dire qu'à l'écoute de "Redemption Waves", il est délicat de se décider quant à l'étiquette stylistique à apposer à la formation d'outre- Quiévrain.
En effet, des couplets Hard-Rock de l'introductif 'Loopholes' au Heavy-Rock d'un 'Morning Sun' venant conclure l'ensemble avec des éléments grunge, Willaert et sa bande semblent prendre un malin plaisir à perdre l'auditoire par de multiples changements de direction musicale. Alors que les deux premiers titres semblent installer le quatuor dans un Hard-Rock aux sonorités modernes, le single 'The Bigger Picture' effectue un virage à angle serré vers un mid-tempo mélodique et FM aux accents mélancoliques. La suite ressemble à des montagnes russes passant par des paysages sombres et heavy ('Redemption Waves'), une Pop musclée mélangeant une intro électro et des sonorités dignes de U2 ('My Blood'), un Heavy-Rock incluant des passages techniques presque progressifs ('Descending'), ou des mélodies Pop-Rock au refrain accrocheur ('Looking Back').
Difficile de trouver une ligne directrice dans ce méli-mélo que nous prendrons l'initiative de qualifier de Rock Alternatif pour le résumer. Voilà qui est dommage car, en dehors du chant parfois hors-limites du leader et frontman, le potentiel semble évident, à commencer par le talent d'un Tom Tas dont les soli viennent régulièrement apporter un véritable intérêt à des titres de qualité moyenne. Le travail de Jonathan Braeckman derrière ses fûts est également remarquable, mariant habilement vivacité et puissance. Enfin, le quatuor semble avoir un réel don pour pondre quelques refrains qui finissent par vous hanter malgré le trouble occasionné par les multiples changements d'horizons.
Le sentiment reste donc mitigé tant l'honnêteté de la démarche semble évidente et le potentiel important. Si certains apprécieront que 23 Acez ne s'enferme pas dans un style trop formaté, l'absence de cohérence de l'ensemble n'en sera pas moins un handicap, au même titre que le chant dont les limites se font trop souvent ressentir. Le quatuor belge ne manque cependant pas de qualités qu'il lui faudra travailler et mettre plus en valeur par la suite ou il risque vite de lasser par ses trop nombreux changements de directions.