Sixième album des suédois de Bloodbound, "Stormborn" vient de s'inviter avec un mois d'avance sous nos sapins de Noël. Ces Guerriers des contrées du Nord n'ont pas ému les foules depuis bien longtemps, précisément depuis 2009, année où "Tabula Rasa" avait mis tout le monde d'accord. Mais à cette époque Urban Breed était le préposé au micro, et visiblement ce détail changeait bien plus de choses que la simple tonalité des vocalises assénant les paroles grandiloquentes du sextet. En effet, en ces temps anciens, les suédois mettaient quelques lampées de Hard Rock dans leur Heavy/Power Métal très traditionnel, et le frontman n'y était certainement pas étranger.
Ce nouvel opus enfonce le clou des deux productions précédentes, "Unholy Cross" et "In The Name Of Metal", deux albums empreints d'un savoir faire indéniable, mais exsangues de talent créatif. "Stormborn" ne montre malheureusement pas davantage de personnalité que ces deux frères aînés. Bloodbound y exécute en effet une partition des plus classiques, remplie d'emphase, de rythmiques effrénées, de refrains outrageusement guerriers entêtants et épiques et de mélodies à tendance folklorique genre Héroic Fantasy.
A l'écoute de l'opus, qui reste toutefois la plupart du temps agréable, on peut s'amuser à citer les influences des suédois. C'est bien simple, à chaque couplet, refrain, riff, solo et brassée de chœurs on peut croiser soit Accept et Priest, soit Edguy (celui des débuts) et Freedom Call et par intermittence Maiden, Manowar, Hammerfall et Helloween. Quant à celles du frontman il est permis de citer Sammet, Scheepers, Halford et Deris. Des références de poids certes, mais des références mal digérées. A ce niveau là, le pesant devient pachydermique et dessert forcément la production.
Ainsi, ce "Stormborn", album correct de Heavy/Power métal, risque de ne déclencher une certaine jovialité que chez les aficionados du groupe voire les éventuels amateurs des groupes précités non réfractaires aux inspirations carbonées et bien entendu chez les orques de la Terre du Milieu. C'est déjà pas si mal...