Dix ans ont déjà passé et cinq albums se sont succédés à un rythme régulier si bien que les suédois sont devenus une valeur sûre de la scène mélodeath contemporaine. Pour cette occasion, le groupe a décidé de frapper un grand coup en annonçant que l’album du dixième anniversaire serait le premier d’une trilogie. Le concept science-fiction ambitieux est centré sur un thème cher à Fear Factory opposant l’Humanité aux robots (l’intelligence artificielle dans le cas présent).
Après une brève introduction, l’album débute réellement avec 'Neohuman' qui constitue la véritable pièce maîtresse de cet album que ce soit dans le fond ou dans la forme. Cette entame pose les jalons du mélodeath désormais bien identifiable de Scar Symmetry avec cette dualité chant clair de Lars Palmqvist et growl de Robert Karlsson exprimant à la perfection l’opposition de l’Humanité et la froide Technologie. Si le contenu se révèle finalement sans surprise -Scar Symmetry ayant réussi à créer sa propre signature - le mélodeath parfaitement maîtrisé se dote d’une forme progressive assumée donnant un supplément d’âme au propos.
La combinaison de cet aspect progressif (que l’on retrouve sur 'Cryonist Harvest' aux forts accents Soilwork) à des titres plus courts et directs dans la pure tradition Scar Symmetry (‘The Spiral Timeshift'), permet aux suédois de diversifier et enrichir leur discours pour le rendre plus percutant. Cela n’empêche pas pour autant certains titres de donner une impression de redite. Malgré tout dans sa globalité, l’écoute "The Singularity (Phase 1 - Neohumanity)" défile sans aucun temps mort à la vitesse des soli échevelés des guitares de Jonas Kjellgren et Per Nilsson, gage de qualité manifeste.
Ce premier volet de "The Singularity" permettra-t-il enfin à Scar Symmetry de passer de statut de valeur sûre fort d’une discographie solide à celui d’incontournable de la scène mélodeath ? Pour en juger nous attendrons avec impatience la suite donnée aux évènements. Quoiqu'il en soit, ce premier volet est déjà de bon augure...