Starbynary est un trio italien de power métal progressif. Fondé par Joe Cagglianeri (ex Derdian) en 2012 avec Luigi Accardo (Claviers) et Leo Giraldi (Guitares), le trio a collaboré avec Mike LePond (Symphony X) à la basse et Diego Ralli derrière les fûts pour la production de ce premier album, 'Dark Passager', qui nous intéresse aujourd'hui.
Starbynary est catalogué Power Progressif. De ce côté des Alpes, ce genre fait forcément penser à leurs compatriotes de DGM qui ont acquis leurs lettres de noblesses dans un style percutant et suffisamment personnel pour sortir du lot. La comparaison peut aisément être poussée jusque dans la musique puisque Starbynary propose un album catchy bien plus Power que Prog dans son ensemble.
L'album lance les hostilité avec "Before The Dawn ..." et "... Dawn Of Evil", le premier étant l'intro orchestrale du second, brulot power metal que la double pédale rend bien vite fatiguant. Il convient même de se demander pourquoi un tel déferlement de bpm dès l'ouverture alors qu'il est l'un des seuls titres de l'album, avec la réussie "Blood", à privilégier cet aspect. La suite est heureusement un peu plus réjouissante avec de nombreux morceaux moins typés "Power", lorgnant le plus souvent du côté heavy avec des sonorités très métal-prog comme le titre éponyme "Dark passenger" avec ses riffs syncopés es ses lignes vocales mélodiques et variées. Par bien des côtés, celui-ci fait penser à Darkwater comme quelques autres tels "Codex" et "The Ritual - Modus Operandi -".
La maitrise de la six cordes de Leo Giraldi est pour beaucoup dans l'efficacité des morceaux les plus dynamiques avec des riffs acérés et efficaces ("My Ennemies"). Quant à la voix de Joe Cagglianeri elle ressemble étrangement à celle de Geoff Tate (Queensrÿche), particulièrement sur les parties les plus intimistes (intro de "Blood" ou "Reflections"). Ce n'est malheureusement pas le cas sur l'intro de "Look Around, Turn Away!" sur laquelle l'accent anglais quelque peu grossier vient gâcher la profondeur de la ballade alors que la suite du morceau est tout à fait réussie. Soulignons en outre que certaines sonorités de claviers sont souvent à côté de le plaque comme sur le début de "My Enemies" et que le titre épique de plus de 16 minutes en fin d'album, s'il est rempli de bonnes idées progressives, s'avère trop long et surtout trop brouillon pour réellement captiver de bout en bout.
Malgré un manque d'originalité souvent criant que l'on mettra sur le compte de la jeunesse, 'Dark passenger' est un album agréable à réserver toutefois aux fans de Speed/Power métal. Si l'on souhaite à ces trois italiens le même parcours qu'un DGM, le chemin est encore long. Le trio doit s'affranchir de la trop grande influence de ses ainés et trouver une signature musicale en peu plus personnelle, à défaut de quoi ils resteront dans l'anonymat.