Emancipé d’Albion, groupe dont il est le leader, Jerzy Antczak s’est entouré de musiciens issus de groupes proches comme Millenium et nous propose un concept album dont il a écrit paroles et musiques ainsi que chanté et joué claviers et guitares. Si les sonorités ne sont ici pas éloignées des univers des groupes polonais de la vague néo-prog (nappes de claviers, soli de guitares, voix féminines), il serait trop simple de résumer la prestation à cela.
En effet, non content de prendre son envol, l’homme a écrit un album où la sensibilité et l’émotion sont omniprésentes (‘Waltz’, ‘The Gods Of Our Planet’) tout en plaçant quelques passages plus punchy (‘Bloody Georges’, ‘Don’t Need You’, ‘Humid Tube’et leurs riffs progressifs). Ici et là se logent des instruments celtiques ou orientaux parfois doublés de vocalises féminines (‘Nebayilhave’, ‘Heaven’). Ces dernières, interprétées par trois intervenantes, apportent une touche de sensualité et permettent d'atténuer l'aspect légèrement monocorde de la voix de Jerzy que l'on pourra rapprocher de Roger Waters dans l’intonation comme dans le spectre.
Le point culminant de cette galette est la plus longue composition, ‘The Gods Of Our Planet’, qui démarre avec des nappes légères de claviers couplées à la seule voix de Jerzy. La basse permet ensuite à l’ensemble de prendre une tournure plus imposante emmenant l’ensemble vers toujours plus de puissance pour finir sur un solo de six-cordes monstrueux. ‘Waltz’, pour sa part, reprend le thème général de l’album dans un long développement digne du meilleur d’Albion et laisse la six-cordes, une fois de plus, s’exprimer dans un solo toujours aussi envoutant.
Si "Ego, Georgious" apparait au final comme un disque de néo-progressif polonais assez classique, la magie qu'il dégage reste assez bluffante. Il va s’en dire que nous attendons avec impatience la prochaine livraison de l’homme en solitaire tant le résultat est enchanteur et réussi.