The Gate est une jeune formation de rock progressif Polonaise qui a rejoint tout naturellement la grande liste des artistes produits par Lynx. Le trio s’est rencontré en octobre 2012 à quelques mois de la fin du monde et s’est empressé de chercher sa voie musicale. Finalement la fin du monde ayant été repoussée à plus tard, le groupe a pris un peu plus de temps pour composer et sortir son premier album intitulé "Faceless".

 

 

Avec un tel panel d’influences, le risque de partir dans toutes les directions n’était pas négligeable. Force est de constater que tel n’est pas le cas mais au fil de l'écoute des motifs musicaux évidents se font entendre. Parfois subtiles pour les parties jazzy, certaines influences sautent en effet aux oreilles de façon surprenante. Citons en unique exemple 'Mirror Dream' dans lequel, après un petit passage atmosphérique à la guitare, vous pourrez retrouver l’introduction de 'Time' des Pink Floyd, réveil compris. Les écoutes successives deviennent alors biaisées et vous vous prendrez peut être à chercher ce qui a été copié/collé à tel ou tel endroit. C’est à se demander si sous le prétexte de revendiquer des influences le combo n’a pas finalement tenté de créer une martingale pouvant plaire au plus grand nombre. 

C'est dommage car The Gate possède quand même quelques atouts. Le fait que le chanteur soit également bassiste permet de mettre la quatre cordes bien plus en avant, devenant ainsi souvent l’instrument qui se détache le plus et qui ponctue les phrases musicales. 'Android’s Lovesong', qui débute l’album, reflète bien ce choix artiste et constitue également la composition la plus originale de l’album. La voix masculine plutôt assurée fonctionne bien, la rythmique lente valorise également la batterie et le final plus psyché légèrement électro apporte le coté nouvelles technologies conté par le texte. On notera également les vocalises envoutantes d'Anja Orthodox qui permettent à l’auditeur de comprendre pourquoi il serait possible de tomber amoureux d’une machine. Messieurs profitez bien de cette belle voix car elle sera absente sur le reste de la galette !

 

"Faceless" aurait pu être un bon album. Malheureusement à trop vouloir plaire au plus grand nombre, le groupe est tombé dans le piège de la juxtaposition de motifs musicaux. Espérons que cette petite déception ne soit qu’une erreur de jeunesse et qu’ils sauront nous revenir avec un projet plus personnel et abouti.