Europe avait attendu de sortir trois
albums et patienté quatre ans avant de nous proposer un album Live. Ses confrères de H.E.A.T. ont attendu quant à eux de produire
quatre albums et nous ont fait poireauter sept ans avant de faire de
même. Puisse leur carrière atteindre les sommets de leurs aînés.
Pour le moment, leur notoriété est loin de côtoyer des cimes aussi
haut perchées, mais tout le monde s'accorde à reconnaître que
depuis l'arrivée de leur nouveau frontman, un certain Erik Grönwall,
l'avion H.E.A.T. (rappelez-vous l'artwork de leur premier album) a
hérité de quelques réacteurs supplémentaires.
Ce jeune homme de 28 printemps, tout
droit sorti d'une émission de télé-crochet suédoise - ne rêvons
pas, aucun risque de voir ça chez nous, même dans vingt ans "The
Voice" continuera à faire gagner des ménestrels de
camping-caravaning - a donné en effet un souffle impétueux à la
formation suédoise. Depuis son adoubement en 2012 sur le troisième
opus du groupe - un excellent et jusque-là inégalé "Address The
Nation" - le vent a tourné pour les gamins de Stockholm. Après avoir
fait se lever quelques sourcils curieux suite à leurs deux premiers
albums - et notamment depuis leur single '1000 Miles' qui représenta
la Suède à l'Eurovision 2009 et phagocyta les radios du pays cette
année-là - ils firent se dresser de bien plus nombreux poings
cloutés lors des multiples concerts qu'ils donnèrent pour défendre
leurs deux opus suivants.
Le temps du Live ne pouvait ainsi
tarder à survenir. Ce fût chose faite après la tournée européenne
2014. Londres en fût le berceau. En grande partie enregistré le 16
mai au Garage, ce Live est en fait issu de divers concerts délivrés
cette année-là. Le public anglais y suit le groupe comme un seul
homme et, même si les réactions de la foule semblent avoir été
boostées - on se croirait parfois à Wembley - il n'en demeure pas
moins que les spectateurs présents montrèrent, lors de ces
prestations, qu'ils étaient heureux de ce que les Suédois leur
donnèrent à ces occasions.
Véritable best-of des deux derniers
opus, ce "Live In London" ne laisse qu'une portion congrue aux deux
autres productions du groupe. Seuls deux titres, sur les quinze du
show, appartiennent à un passé où Grönwall cirait encore les
bancs de la "Star'Ac" suédoise. Le gamin fait preuve d'une énergie
redoutable sur toute la set-list et embarque, par son envie, toute sa
clique vers des prestations qui pourraient faire amèrement regretter
aux aficionados de Bon Jovi l'époque où le blondinet pouvait sortir
des titres Live aussi aboutis dans un registre musical curieusement proche sur certains morceaux.
Voilà donc un Live tout à fait
recommandable pour les fans du groupe et pour tout amateur de hard FM
qui se respecte. Alors certes, il ne fera pas descendre de leur
piédestal le "Tokyo Tapes" de Scorpions ou le "Strangers In The Night"
d'UFO, mais il vous permettra toutefois de headbanger et de vocaliser
sous votre douche jusqu'à épuisement de votre ballon d'eau chaude.