Enregistré entre 2000 et 2001, ce n’est pourtant qu’en 2007 que cette première et (à ce jour) unique saillie de Concept Of God voit la lumière du jour. C’est que lors de sa réalisation, la faute à un Solitude Aeturnus en sommeil, Robert Lowe et Steve Moseley, respectivement chanteur et guitariste des doomsters américains et à la tête de ce projet, n’intéressent alors plus grand monde.
Bien entendu, il en va tout autrement sept ans plus tard, depuis la renaissance de leur principal pied à terre et surtout depuis que le chanteur a rejoint les rangs de Candlemass suite à l’éviction du versatile Messiah Marcolin. Entre "Alone" et le DVD / live "Hour Of Despair" de Solitude Aeturnus, le "King Of The Grey Islands" des Suédois et enfin ce "Visions", l’indigestion de Robert Lowe nous guette. Sauf que, décidément, on ne se lasse pas de lui, de sa voix puissante et théâtrale. Au point que la consommation du Robert Lowe pourrait même être conseillée et devrait être en vente dans toutes les bonnes pharmacies !
Sans surprise, celui qui s’avère être l’un des meilleurs vocalistes du circuit, porte quasiment à lui tout seul grâce à sa voix magique, cet opus, au demeurant riche en plomb sans pour autant atteindre les records sismiques des enclumes de Candlemass (il lui manque la basse granitique de Leif Edling) ni la dimension épique et désespérée de Solitude Aeturnus.
"Vision" s'avère moins doom et tout simplement plus hard rock à l’ancienne, ce que tend à confirmer la relecture minérale du fameux 'Man On The Silver Mountain' de Rainbow, enflammé à l’origine par Ronnie James Dio, le modèle éternel du père Robert lequel s’était déjà frotté au répertoire du lutin via la reprise du 'Heaven And Hell' de Black Sabbath sur "Adagio" en 1998. Faits du même bois et bien que pâtissant d’une production qui manque un peu de nerf, 'Past Perfect', 'Visions', 'Hearing Voices' ou bien 'Traces' n’en sont pas moins de très bons titres, ramassés et accrocheurs, bien heavy et plombés par des guitares lourdes et pétrifiées ('Fires Of Life').
On pense forcément au port d’attache habituel dont sont issus les trois quart du groupe (le batteur John Convington en a également fait partie autrefois), mais entre les riffs forgés par Moseley et surtout la voix majestueuse et haut perchée de Lowe qui flirte avec le tragique parfois (comme sur le sabbathien 'Unspoken', sans doute l’apogée de l’album), comment pourrait-il en être autrement ? D’ailleurs, on ne se plaindra pas de la similitude, bien au contraire.
Désormais libéré de Candlemass, Robert Lowe donnera-t-il enfin un successeur à ce galop d'essai d'excellente facture ? Nous sommes nombreux à le souhaiter..