Après avoir proposé il y a deux ans un "New Horizon" trop formaté et manquant quelque peu d'âme, notre quatuor australien nous revient avec un album de Rock Hard pur jus. A l'image de sa pochette colorée et pas prise de tête (des hommes transformés en animaux qu'on ne trouve qu'en Australie), "Raise A Little Hell" voit le groupe revenir à une musique plus directe et organique même si toujours finement ciselée.
C'est tout le bush australien et le soleil aride qui irradie les présentes compos, majoritairement mid-tempo et sur lesquelles une touche d'originalité vient presque toujours ajouter au titre déjà très bon une plus-value faisant passer le morceau de la catégorie "va tourner souvent" à "va tourner très souvent tant ça titille la corde sensible".
C'est parfois un harmonica, parfois une lourde ligne de basse (Micky Waters brille du début à la fin, et son instrument est mis en avant comme jamais), souvent une mélodie ou un solo du mésestimé Paul Mahon (qui aime jouer avec ses pédales et c'est tant mieux), ou encore une ligne de chant habitée et de plus en plus nuancée de Cormac Neeson.
'Long Live The Renegades', qui sert de single, ouvre l'album sur un quatuor du feu de Dieu.
Direct et très honnête, à la basse énorme, ce titre respire l’authentique et le plaisir d'offrir. 'The Other Side' et 'Cigarettes & Regrets' ajoutent une touche de Folk à l'ensemble, évoquant parfois un lointain dirigeable. 'Aristocrat', s'il évoque Led Zep, ce sera par sa rythmique sans concession et son intro au flanger. Mais nous ne parlons ici que de points de comparaison, The Answer possédant depuis quelques temps déjà sa propre et unique touche. Et puisque nous sommes ici au pays du courant alternatif, difficile de ne pas rendre hommage à AC/DC avec un 'I Am What I Am' qui va faire mal en live et qu'un joli tricotage de gratte vient maintenir au top.
Parmi ces titres plus enlevés, ajoutons prestement le riff doublé à la basse de 'Whiplash' (pont spatial et refrain coup de poing) qui vient relancer intelligemment le rythme avant une fin d'album plus lourde, dans le "très" bon sens du terme.
Quand arrive l'heure des douceurs, c'est avec la classique 'Gone To Long' et la touchante 'Strange Kinda' Nothing', un des joyaux de cet album qui aurait presque pu trouver une place en radio tant intimisme et sentiment fédérateur font ici bon ménage. Et une fois encore quel toucher de guitare chez Mahon !
Puis, nous le disions, il y a les titres lourds, de ceux qui mettent le feu au bush plus sûrement que la plastique d'une Scarlett Johansson. 'Last Day Of Summer' tout d'abord, faite de toms, de basse et de guitare grasse, monte en puissance jusqu'au solo psyché pour se poursuivre sur un effet de jam où l'aura ne faiblit jamais. De la même veine seront issus 'Red', offrant le plus beau groove de cette fin d’album, 'I'm Cured' et l'éponyme qui closent le débat avec une odeur de poudre répandue à coups de riff lourds et d'harmonica.
Les diverses versions vous offriront au choix un CD live contenant l'intégralité de l'album précédent en live ou quelques titres bonus forts utiles et version acoustiques loin d'être secondaires.