Mais où nos Anglais vont-ils chercher une telle classe dans leur musique ? A l'instar d'un Magnum, FM, depuis son retour en 2007, enquille les sans-faute avec une sérénité et une simplicité à toute épreuve.
Fondé en 1984, le groupe de Rock Mélodique tendance AOR a connu plusieurs line-up et sorti huit albums. Mené par les pionniers Steve Overland (la voix et l'âme du groupe) et le batteur Pete Jupp, et enrichi du talent du nouvel arrivé Jim Kirkpatrick éblouissant de feeling à la guitare, FM offre un beau successeur au double album "Rockville" de 2013.
Avec son Artwork so(m)bre mais drôlement efficace, FM affiche toute sa philosophie. 'Digging Up The Dirt' possède un vrai charisme et s'empare de votre astragale (os du pied) et de vos vertèbres de l'Atlas à l'apophyse épineuse (un peu de culture dans ce monde de brutes !) le temps d'un Hard FM évoquant le meilleur Def Leppard ! Cette mise en bouche à peine terminée, 'You're The Best Thing About Me' s'envole sur de doux arpèges et rappelle que la voix d'Overland, plus encore que celle de Bob Catley, semble ne jamais vouloir souffrir des ravages habituels du temps. 'Fire And Rain' lorgne méchamment vers les British 70's et voit planer sur ses couplets le fantôme d'un Glenn Hughes, 'Big Brother' donne dans un Metal Atmosphérique du meilleur effet avec ses claviers omniprésents derrière un gros riff alors que 'Shape I'm In' propose un Happy Rock FM qui filerait la banane au plus triste et jusqu'au-boutiste des gothiques. Bref, dans ses différentes déclinaisons abordables du Rock, FM déploie un savoir-faire à toute épreuve et une énergie contagieuse. Même le Classic Rock Up Tempo 'Someday I Only Wanna Rock And Roll' que ne renierait pas Tata Véro un jour de mariage envoie la sauce sans jamais ne proposer autre chose que du plaisir. Même 'Life Is A Highway', 'I WantYou' ou 'Call On Me', plus classiques et passe-partout, ne viennent pas faire baisser le niveau dans un tel environnement.
S'ajoutent à cette flamboyante liste, les deux ballades 'Incredible' et 'Walking With Angels' où en électrique comme en acoustique (un final poignant digne d'un Spock's Beard) l'exercice ne sonne jamais pompeux. Aucun solo ici ne semble être de trop ou jouer le remplissage à l'instar du travail récent d'un Tony Clarkin et les ambiances sont toutes travaillées au ciseau à bois. Un travail noble en toute somme, et qu'il serait fort dommage de bouder ! Dieu qu'il sont bons ces Anglais, allez, je retourne me faire une petite séance zumba du côté de l'apophyse épineuse !