De 1976 à 1984, Triumph, talentueux trio canadien œuvrant dans le Hard Rock mélodique, monta en puissance et traversa les 80's en assénant avec "Allied Forces", "Never Surrender" et "Thunder Seven" trois brûlots à la suite. 1986 vit la sortie de "Sport Of Kings" et une première sortie de route pour Triumph dont l'album attira les foudres des critiques.
Il est vrai que les canadiens nous avaient habitué à des compositions alliant splendeur, grandiloquence, technique, puissance et subtilité mélodique. "Sport Of Kings", bien qu'agréable à écouter, ne réunit pas toutes ces qualités. L'opus donne le sentiment que Triumph se cherche une nouvelle identité et court après le hit qui fera frémir les charts avec des compositions bien plus catchy et formatées que précédemment. Les canadiens, à n'en pas douter, ont en effet tenté de séduire ici les amateurs de Journey et de Foreigner et la critique ne leur a pas pardonné cette petite trahison.
Pourtant, n'en déplaise aux esprits chagrins, cet album contient son lot de titres réussis et ce même s'ils le sont dans une veine plus easy listening que les morceaux des œuvres précédentes. Car il est permis de défier quiconque de ne pas craquer sur les magnifiques 'Somebody's Out There', qui a d'ailleurs fait le bonheur des charts, 'Play With The Fire' qui renoue avec le Triumph des années passées et 'Don't Love Anybody But Me' qui nous renvoie vers Boston.
Ce huitième album de Triumph n'a vraisemblablement pas été apprécié à sa juste valeur, mais ce serait se leurrer que de ne pas reconnaitre qu'il exhale tout de même une fin de règne. Celui-ci surviendra l'année suivante avec la sortie de "Surveillance" qui sera ternie par le split de ce regretté trio. Mais ceci est une autre histoire...