"Surveillance" est le neuvième album de Triumph. Le trio canadien, en cette année 1987, proposa ici son dernier opus avec son guitariste-chanteur Rik Emmett. Selon le bassiste du groupe Mike Levine ce disque était en quelque sorte une obligation contractuelle avec la maison de disque qui hébergeait le combo. Voilà qui ne fleurait pas l’œuvre de qualité. Les critiques de l’époque s’en donnèrent donc à cœur joie, ce d’autant que "Sport Of Kings", sorti l’année précédente, s’était également pris une volée de bois vert, son approche ayant été jugée trop FM commerciale.
Néanmoins, en se penchant précisément sur chaque titre de ce "Surveillance", on peut toutefois comprendre que quelques voix de soient élevées contre ce feu nourri de critiques. En effet, il y en a ici un peu pour tous les goûts. Le problème est finalement qu’il y en a trop peu pour satisfaire les aficionados de chaque tendance du Hard Rock.
Les amateurs de coquetteries instrumentales apprécieront celles d’'Into The Forever' et de 'The Walking Dream', ceux qui raffolent des hymnes se plairont à écouter 'Long Time Gone', titre embelli par des chœurs dignes de l’armée rouge et ceux qui attendaient un retour aux racines Hard Rock Prog des débuts se délecteront des sonorités de 'Carry On The Flame' et de son refrain judicieux. Quant à ceux qui ne sont pas chagrinés par les approches AOR/Pop émanant des goûts d’Emmett, ils trouveront satisfaction avec 'Let The Light (Shine On Me)' et 'On and On', sans oublier le plaisir de retrouver le Triumph qui rassemble tout le monde sur les sensationnels 'Never Say Never' et 'Headed To Nowhere' où Steve Morse vient poser un solo de sa fabrication. Reste alors à se partager un Hit Radio impeccable en la personne du clinquant 'Running In The Night' et une ballade électrique avec 'All Over Again'.
"Surveillance" est un album décousu mais néanmoins agréable à l’écoute. Témoin de la fin de carrière des canadiens - même si 1993 les verra proposer un dernier effort studio sans Emmett - ce "Surveillance" mérite finalement un peu d'intérêt... Un dernier petit tour avec la formation d’origine ça ne se refuse pas.