Huitième album en 26 ans de carrière avec un break de 7 ans (entre 2000 et 2007), autant le dire le groupe emmené par son bassiste Mark Drillich aime à peaufiner son sujet. Adepte des progressions metalliques avec un son gras qui tâche les esgourdes, cette nouvelle cuvée 2014 sera-t-elle un tant soit peu différente ?
Comme dans chacun de ses albums, Kong met KO tout néophyte qui viendrait avec des attentes, des idées en tête, ou tous ceux qui auraient oublié d´accrocher leur ceinture. Ce nouveau voyage au long cours est loin de s'attarder sur des détails.
´Fool´s engine´ débute sans fioriture et lance la machine sur un rythme étourdissant avec des guitares rugissant sur des boucles endiablée de claviers qui pourront rappeler Nine Inch Nails. Le groupe ne s´embarrasse pas d´un concept particulier et préfère rester instrumental, ainsi les seuls voix que nous entendrons seront des samples provenant de sources diverses et les incantations grondantes de Morean (le chanteur de Dark Fortress) sur la piste ´Contenu inconnu´, qui feront penser à Univers Zéro dans ´´Hérésie´´. Prenant une vitesse vertigineuse, la production du groupe ne ralentit aucunement et poursuit sur un train d´enfer par des pistes Heavy Rock progressif (´Stars and tribes´, ´Determine´, ´Different odds´, ´Rage8FA´, ´Slant´) aux trames répétitives qui feront hurler de douleur votre conjointe, votre chat ou vos voisins (voire les trois ensemble).
Stern renferme certains charmes révélés par un montage alchimique entre des ambiances enflammées et d´autres presque introspectives. ´Wilde awake´ par exemple brode sur un canevas manquant d´originalité mais apparait efficace. Efficace comme ce riff de guitare vous pénétrant par tous les hémisphères pour se loger dans votre crâne. La fureur tutoie des passages beaucoup plus apaisants qui ne sont qu´un petit répit que Kong ne vous accorde avant de vous envoyer un uppercut en pleine face, le riff initial faisant à nouveau son apparition. Dans cette optique, la piste la plus réussie est sans nulle doute ´Inflate expand release´, dont la trame repose sur un climat lénifiant, marqué par les arpèges de la guitare et qui sera sacrifié à coups de sonorités électro, grâce à une partition assez détonante de la guitare. Ce morceau se permet même le luxe de surprendre l´auditeur lambda qui se serait attendu à un gros riff puissant. L´album renferme également une bizarrerie ´Surfing narrative waves´ qui plaque des sonorités électro sur un thème de surf (un peu comme si Dream Theater reprenait ´Surfin USA´ de The Beach Boys).
Si cet album ne restera pas dans les annales comme l´album le plus original sorti en 2014, Kong ne change pas sa ligne esthétique et nous invite à passer un voyage éprouvant mais ébouriffant.