Hekz est un groupe britannique de Métal Progressif qui affiche ouvertement des influences Heavy Metal (Iron Maiden, Judas Priest) et progressives, Dream Theater en tête. Peu connu, Hekz n'en est pourtant pas à son coup d'essai puisque deux ans après leur premier méfait 'Tabula Rasa', les anglais de Bedford reviennent avec ce 'Caerus' fraichement sorti chez Cherry Red Records.
Drôle de construction, pour cet album avec les trois premiers titres qui mettent en exergue tous les défauts du groupe ! Voix hésitante voire crispante dans les graves, mélodies à la limite du pompeux et gimmicks énervants. Et tout à coup, ... la lumière fut ! Dès "From Obscurity To Eternity", la musique de Hekz s'illumine en même temps que le groupe, du chanteur à la section rythmique. Les riffs sont percutants, la mélodie entrainante et la voix de Matt Young, sur le fil du rasoir, dans un registre plus soutenu, fait surgir toute l'émotion à travers une interprétation bien plus authentique. "The Black Hand" est une suite épique dans la meilleure veine progressive faite de ruptures rythmiques entre riffs tentaculaires et grassouillets et mélodies envoutantes.
Heureusement la suite est du même acabit et les titres de qualité se succèdent. La douce introduction de "Kingdom" est captivante tout comme son refrain catchy et mélodique à la fois. Les harmonies guitares/claviers sont efficaces et le titre tient en haleine l'auditeur jusqu'au bout avec des variations rythmiques bien senties. C'est un orgue Hammond qui ouvre solennellement "The Left Hand Of God", morceau haletant dans l'esprit de leurs compatriotes de Haken, à la dramaturgie poignante avec des couplets syncopés entrecoupés de refrains plus suaves.
"Homo Ex Machina" est sans conteste le point d'orgue de l'album. Hekz y fait étalage de son talent de composition et d'écriture. Le riff d'intro pachydermique fait place à une démonstration vocale et un déferlement de guitares jusqu'au premier break où le titre prend une hauteur magistrale : passages instrumentaux captivants, voix électronique trafiquée, soli virevoltants et aériens, break de piano intimiste et final épique, bref, tous les ingrédients d'un grand titre de métal progressif, surtout quand le tout s'écoule de manière naturelle et authentique. Que dire alors de "Journeys End", final épique de plus de 17 minutes, si ce n'est qu'il reprend habilement le thème de l'openner "Progress and Failure" pour emmener l'album vers des sommets prog que le début n'aurait jamais laissé penser qu'il puisse atteindre.
Vraiment dommage que ce "Caerus" soit si faible dans son commencement car Hekz tenait là LA pépite du métal prog de cette fin d'année 2014. Loin du rock direct de leur premier opus, Hekz prend un virage progressif, certes perfectible mais dont l'inventivité et l'authenticité mérite une écoute attentive.