Michael Kobrin est un jeune guitariste dont les racines culturelles ashkénazes se sont fixées en Ukraine où il est né puis en Israël où il vit actuellement. Fortes empreintes culturelles et déracinement géographique sont à l’origine de ses influences musicales largement exprimées à la guitare acoustique entre pop-rock, musique orientale et métal. Pour son premier album "Searching", Michael Kobrin s’est associée à la riche expertise de Yossi Sassi (ex-guitariste d’Orphaned Land) qui a produit son album et tient la guitare électrique.
"Searching" est un album déstabilisant qui prend le contre-pied de la direction dans laquelle il semble nous emmener à plusieurs reprises. Michael Kobrin excelle dans le format pop-rock symphonique avec sa guitare acoustique et quelques arrangements et cette alliance se fond à merveille avec sa voix dans un style intimiste (‘Not Myself’) ou plus enlevé (‘Decision’). Les envolées orientalisantes, jazz et pop-rock aux couleurs world music sont bienvenues (‘Searching’) même si le génie d’un Dave Matthews Band n’est pas atteint (‘Learning How To Live’) et que les finitions mélodiques manquent de profondeur (‘Nightlife’ ou ‘Perfect World’).
Le disque prend une autre tournure quand Michael Kobrin se risque à incorporer plus de puissance via des guitares saturées qui dépareillent avec l’ambiance générale (‘Animal’ ou la fin de ‘Perfect World’). Au-delà de certaines maladresses harmoniques liées à ce mélange impromptu du métal et de la pop (‘Won’t Last’), la voix de Michael se révèle maniérée sur certains tempi comme avec le blues-funk ‘Still Got The Blues’ hyper-réverbérée ou les formats plus rock. Signe d’une certaine maladresse, l’inclusion de violon n’a pas toujours la valeur ajoutée souhaitée et apparait comme une lourdeur provoquant des lacunes de cohésion.
"Searching" pèche par manque de cohérence en tentant des combinaisons difficilement conciliables forçant le naturel et la fluidité. Les morceaux acoustiques en mode ballade, mid-tempi ou folk sont plutôt réussis et apparaissent comme la vraie force de Michael Kobrin. A vouloir embrasser trop de styles dans un même album et parfois dans un même titre, les points positifs de "Searching" se laissent déborder par le poids des points négatifs.