Sans doute en attendions-nous trop, expliquant pourquoi "First Funeral", première pierre (tombale) de cet édifice anglo-italien, nous avait quelque peu laissé de marbre. Nous étions néanmoins curieux de suivre la suite des aventures d'Aphonic Threnody dont on rappelle qu'il est une manière de super-groupe de Funeral Doom, réunissant - entre autres - Ricardo Veronse (Dea Marica), Roberto Mura (Urna) et Kostas de Pantheist.
Depuis ce séminal essai, le collectif n'a pas chômé, gravant deux solides splits avec Ennui ("Immortal In death") puis Frowning ("Of Graves, Of Worms, And Epitaphs") et déjà cette seconde offrande, la dernière avec le claviériste belge, désireux de se concentrer sur son principal port d'attache et sur Landskap.
A l'écoute de "When Death Comes" et nonobstant le talent de son successeur, l'ancien Mar de Grises, Juan Escobar, on ne peut que regretter ce départ tant les nappes brumeuses et reconnaissables entre mille qu'il tricote savent toujours installer une atmosphère funéraire de caveaux gothiques, rapprochant du coup ses longues plaintes de l'oeuvre de Pantheist, ce dont on se plaindra évidemment pas, témoin 'The Ghost's Song', magnifique respiration engluée dans une langueur hivernale.
Est-ce la raison pour laquelle ce deuxième opus nous parait largement supérieur à son devancier ? Possible mais la seule présence spectrale de Kostas ne saurait expliquer la (très) bonne impression que laisse ce chemin de croix long de plus d'une heure. "When Death Comes" aligne pourtant les mêmes ingrédients que son aîné, Funeral doom death fantomatique et automnal nourri aux vieux My Dying Bride dont l'influence pointe à travers les lignes de violon qui parfois viennent souligner la tristesse de guitares figées dans une terre glacée ('Death Obsession').
Au vrai, le groupe se montre cette fois-ci bien plus inspiré dans son expression d'un art tragique. Plus beau encore également, à l'image de 'The Children's Sleep' qui envoûte autant qu'il engourdit lors d'une dernière partie où ses traits se durcissent, comme gelés par le froid. A l'image aussi de 'Our Way To The Ground' avec lequel cet album meurt, guidé par des six-cordes d'une désespérée beauté, fil d'Ariane mortuaire nous entraînant vers la tombe... Bloc minéral et indivisible, "When Death Comes" ravive l'éclat sinistre du Funeral Doom d'il y a quinze ans.