Si Scott Weiland a ces dernières années fait parlé de lui plus pour ses frasques et son hygiène de vie plus que douteuse que ses talents de vocaliste, il tente un retour cette année avec un nouvel album solo (ses dernières parutions datent déjà de 2011 sous la forme d'un disque de Nöel et un autre de reprises). Enfin solo, c'est sous le nom de Scott Weiland And The Wildabouts que sort "Blaster" et c'est la tournée de 2013 avec ces mêmes musiciens qui aurait poussé le vocaliste à tenter l'aventure studio.
Et comme très récemment Weiland a confirmé qu'il ne faisait pas partie du nouveau super groupe Art Of Anarchy (il a pourtant participé à la création de leur premier album), ce "Blaster" semble bien la seule actualité et chance pour le chanteur de redorer sa veste de quelques galons.
Si "Blaster" possède un nom un peu casse-gueule, il semble surtout regrouper des titres non retenus lors de ses participations à d'autres projets de groupe. La tambouille servie ici est cuisinée à base de Rock/Pop teinté de Glam (ces chœurs sucrés) parfois assaisonnés de quelques herbes à barbecue comme sur 'Amethyst' (et sa touche psyché empruntée à The Who) et 'Way She Moves' où s'ajoute un aspect Grunge pour un ensemble sympathique, mais sans la maestria d'un Stone Temple Pilots par exemple.
Un titre comme 'Hotel Rio' va nous inciter à taper dans nos mains et nous évoquer bien des choses agréables mais avec cette impression d'avoir été déjà 100 fois entendu et souvent en mieux. Où est donc cette étincelle, ce petit plus qui va nous donner envie de se repasser le bazar ? Car si le groupe derrière est solide et n'en fout pas une à côté même quand la structure se complique, si Jeremy Brown se fend ici de quelques soli de guitare très viscéraux à défaut d'être techniques (et tant mieux car le groupe n'est pas là pour ça) et si la voix de Weiland et sa maîtrise du chant est peu reprochable, ses textes, n'évitant aucun lieux communs prêtent parfois à sourire et la majorité des titres manquent, à défaut d'originalité, d'une vraie consistance. A citer dans cette catégorie des 'Blue Eyes' et 'Beach Pop' si jolis et pourtant totalement inutiles voire transparents et un 'Youth Quake' à la basse caoutchouc malheureusement trop peu exploitée et que Weiland ne parvient pas à transcender. Plus les écoutes passent, et plus cette impression de manque se fait prégnante au détriment encore une fois de certaines bonnes idées. Et puis, quand c'est une reprise (ici '20th Century Boy' de T. Rex) qui vous sort du brouillard, c'est que quelque chose cloche non ?
Alors tout n'est pas vain pour autant, car certaines initiatives bienvenues vont apporter à l'ensemble un peu de piment comme l'opener 'Modzilla' et son riff funky qui ouvre l'album avec un côté solide et presque... joyeux ? 'White Ligthning', carrée comme une tasse à café dans Minecraft et avec ses accents à la Marylin Manson est une autre preuve qu'avec plus d'efforts cet album aurait pu réellement faire honneur au chanteur. Et puis en cherchant un peu, 'Bleed Out' avec son petit côté Fun Pop à la Paul Gilbert et 'Parachute' imposant son riff mémorable où le chant de Scott opère plus qu'à l'accoutumée vous rappelleront à l'écoute.
Bref un album mi-figue mi-raisin mais avec moins de bons morceaux dedans que chez Whiskas et qui ne tournera pas très souvent sur nos platines. Et si le phénomène Weiland n'avait été qu'un feu de paille ?