Depuis la parution de leur encourageant premier album "Convergence" en 2011, les américains d'Iris Divine ont fait évoluer leur formation passant de quatuor à trio avec un changement de batteur et le départ du chanteur guitariste Farhad Hossain. "Convergence" avait marqué les esprits par son bel équilibre et ses diversités, en mariant l’énergie du métal progressif et les ambiances colorées et variées. Ce deuxième album porte en lui les réponses que l’on peut légitimement se poser sur la direction poursuivie par Iris Divine depuis plus de trois ans.
Les premières mesures de "Karma Sown" font vibrer les sonorités orientalisantes que l’on soupçonnait déjà à l’énoncé de certains musiciens d’Iris Divine. C’est un intéressant mélange épicé de Myrath, Symphony X et Dream Theater qui inaugure cet album résolument puissant qui trouve sa formule juste dans un format typé chanson des plus bienvenus. De durée suffisante sans devoir en faire trop en effets en tout genre, "Karma Sown" mise sur la solidité d’un contenu auquel il apporte de multiples détails. Si le groupe sait varier les plaisirs métalliques, allant jusqu’à puiser dans les ambiances plus sombres chères à Evergrey (‘A Suicide Aware’ et ‘In The Wake Of Martyrs’), les respirations qui donnaient à "Convergence" sa profondeur sont ici plus rares.
L’émotion n’est pas absente pour autant et elle passe aussi bien par la voix de Navid Rashid, dont les intonations donnent un côté métal mélodique à l’ensemble, que par les harmonies et les mélodies de refrains qui ne se livrent pourtant pas facilement (‘Mother’s Prayer’, ‘Apathy Rains' ou ‘Prisms’). Le tout est porté par une exécution technique époustouflante qui permet des prestations instrumentales parfaitement calées et vraiment réussies (‘Fire Of The Unknown’ ou la très rushienne ‘In Spirals’) grâce notamment à une section rythmique qui phagocyte l’attention sur une bonne partie du disque, et une production moderne et dynamique.
La vraie force des américains est d’aborder le métal progressif sans exubérance outrancière et sans succomber aux sirènes des modes, au premier chef desquelles le djent qui polarise de nombreuses productions actuelles. Par rapport à son précédent disque, Iris Divine a opté pour un métal progressif globalement plus direct et plus percutant avec toujours la même maitrise. En deux albums les américains ont montré leur capacité à investir les bases du genre avec réussite. Tout est réuni pour que le troisième album aille encore plus loin dans l’audace et la prise de risque.