Troisième album de Lights & Motion, projet solo du multi-instrumentiste Christoffer Franzén, "Chronicle" ne peut nier son appartenance à la mouvance post-rock. Il reprend en effet tous les codes de ce genre musical, enchainant des mélodies plutôt mélancoliques faites de lentes boucles de guitares ou de claviers qui s'amplifient progressivement pendant que des nappes de synthés ou d'autres guitares tissent une toile de fond sonore en étirant les notes à l'infini.
Le post-rock n'est pas réputé pour son originalité mais plutôt pour les atmosphères envoûtantes qu'il instaure. "Chronicle" n'échappe pas à la règle. Ses neuf titres s'écoutent aisément et sans ennui, succession de beaux thèmes cinématiques mais sans surprise. Chaque morceau se développe autour d'un gimmick à la guitare que Franzén enrichit de multiples couches de claviers, guitares et batterie et évoque des paysages grandioses ou de vastes espaces déserts traversés de lumière.
Nostalgique sans excès, la musique invite à la contemplation, alternant passages calmes et dépouillés et crescendos orchestraux. L’enchaînement des crescendos/decrescendos est d'ailleurs plus rapide que chez bon nombre de groupes de post-rock. L'album y gagne en dynamisme ce qu'il perd en profondeur, plus immédiat, plus instantané, plus accessible mais sans l'émotion qui se dégage de l'écoute de longues plages d'exposition pour se résoudre dans de subits paroxysmes.
Peuplé de moments mélancoliques et d'instants d'envolées intenses, "Chronicle" manque cependant d'originalité et de caractère pour se démarquer. Un album qu'il est agréable d'écouter mais qui s'oubliera tout aussi vite.