Malcolm Smith est un guitariste américain qui officie généralement au sein du groupe Metaphor dont la dernière production remonte à 2007. Le compositeur, qui cette fois ci se lance en solo, s’offre toutefois les services de son complice Marc Spooner (clavier de Metaphor) et de Mattias Olsson (Anglagard) à la batterie.

 

Sans grande surprise, "We Were Here" reste dans les thèmes et les tonalités qu’affectionnent Malcolm Smith, s’inscrivant pleinement dans le prolongement de Metaphor. Vous y retrouverez des ambiances très, pour ne pas dire trop, seventies et jazzy. Les claviers offrent des sonorités tellement hors du temps qu’elles en sont difficilement supportables. Les compositions ne semblent être que des juxtapositions de motifs, souvent répétés plus que nécessaire, dont l’enchaînement est plus ou moins heureux ou maitrisé. Aucune réelle complexité derrière tout cela mais simplement du remplissage inutile et étouffant.

 

Avec un seul titre chanté ('Still…Life') ce n’est pas du coté du chant que l’album sortira son épingle du jeu. Nous retrouvons pour l’occasion John Mabry (Metaphor) qui vient y poser sa voix. Le titre, beaucoup moins prétentieux que le reste des compositions et plus minimaliste passe finalement plutôt bien. Exit les claviers à tout va, place à de simples nappes synthétiques associées à une batterie qui sur un tempo lent nous permet de profiter d’un titre neurasthénique mais reposant. Situé au milieu de l’album cette respiration vous permettra peut être d’en atteindre la fin et le fameux 'Les Canards de Guerre'. Le mauvais goût ou le kitsch atteignent alors des sommets. Un roulement de tambour évoquant des plumes qui s’ébrouent, un "coin" vibrant au clavier digne de la fausse note, deux phrases en mauvais français avec une voix totalement trafiquée pour nous annoncer que les canards de guerre sont ici et que le combat va commencer. Le titre se poursuit par un instrumental plutôt saccadé et jazzy qui se terminera par quelques cris de canards.

 

Vous l’aurez compris, "We Were Here" s’adresse à un public averti et fan de Metaphor. Pour tous les autres, dont je fais partie, cette galette est ennuyeuse et indigeste. Un album qui dessert plus les années 70 qu'autre chose.