Que diriez-vous pour bien commencer la journée d'un bon album de hard rock progressif finlandais ? Voilà une drôle d'appellation propre à intriguer le mélomane toujours à l'affut de nouveaux paysages sonores ! Déjà l'origine de Montage est en soi originale, la Finlande n'étant pas l'un des plus grands pays pourvoyeurs de rock, même si elle a produit des formations telles Nightwish, Stratovarius et autres Sonata Artica. Et le hard rock à tendance progressive est un sous-genre musical plus courant au début des années 70 que de nos jours.
En fait, le hard rock de Montage tire plutôt vers le mélodique qu'il pimente de quelques petites variations et changements de tempos lui évitant de sombrer dans la lourdeur. De là à dire que cela sonne progressif, il y a un grand pas que je ne franchirai pas. Les mélodies, toutes sympathiques soient-elles, ont une structure simple, il n'y a pas la moindre rupture de rythme surprenante ni une quelconque complexité d'écriture. Mais le groupe apporte à ses compositions une touche de raffinement, un peu d'acoustique reposant par-ci (les courts 'Other Voices' et 'Devil's Whip'), des petits chœurs doucereux par-là, quelques nappes scintillantes de claviers un peu vintage, un rien de psychédélisme, qui donnent à leur premier album un brin d'originalité et renvoient l'auditeur au début des seventies.
La musique repose principalement sur les guitares dont les bons gros riffs sont omniprésents, soutenues par une rythmique solide, les claviers se contentant le plus souvent de créer une texture en fond sonore. La voix du chanteur a de quoi surprendre : sa tonalité à la fois haut perchée et acide pourra déplaire ou au contraire séduire par son originalité. Une sorte de mélange d'Alice Cooper et de David Bowie à ses débuts dans la tessiture de Jon Anderson, en moins charismatique que ces trois artistes cependant.
Si 'Misty High' et 'Shine' se retiennent aisément, incitant à chanter et battre la mesure, 'Strawberry Skies' dévoile une facette plus complexe donnant envie de voir comment le groupe va évoluer. Le fruit est encore un peu vert et nécessite de prendre de la maturité mais voilà un premier album prometteur qu'on trouvera un peu court (une trentaine de minutes), preuve, puisqu'on en redemande, du plaisir pris à l'écouter.