Formé à Alençon en 2007, Nobody’s Straight a déjà à son actif un EP et un premier album sorti en 2012. Avec "Utopique", il revient après avoir sillonné les routes avec notamment Lofofora, Black Bomb A ou encore Dagoba et Tagada Jones. A la lecture de ces noms connus de la scène française, on peut deviner le style du groupe. Celui-ci évolue dans un hardcore teinté de métal influencé par ces groupes mais aussi par L’Esprit Du Clan et The Arrs.
Et ce nouvel album est percutant, vindicatif et revendicatif à souhait. Insistant sur la violence de notre société en appelant à ne pas se laisser dominer, Nobody’s Straight propose un hardcore rentre-dedans en 12 missiles.
Tout cela nous donne un très bon disque qui fait penser à une version plus hardcore d’un Lofofora, le chant en français y étant évidemment pour beaucoup. Mais Nobody’s Straight n’est pas une pâle copie de la légende française. Le groupe possède une patte qui lui est propre et sa griffe est acérée. Musicalement l’esprit de Pro-Pain et de Hatebreed est proche, avec ce côté brut de décoffrage dans chaque riff et chaque rythmique typiques de l’esprit hardcore.
Ainsi ‘Capitule’, ‘Perseverance’ ou encore ‘Autopsie’ sont de sacrés uppercuts qui ne font pas de quartier avec ces accélérations de rythme percutantes qui font très mal. De plus le chant de Thomas, abrasif et rugueux, est parfait pour bien appuyer la puissance musicale. Certes l’ensemble est peut-être un peu monolithique et rebutera certains, mais ce côté écrasant est nécessaire et permet de bien appuyer la force du propos du groupe. Et pour toucher l’âme humaine, le groupe sait y faire par ses textes très forts, notamment ceux de ‘Faiblesse Humaine’ avec une petite partie en chant clair, ou ceux très marquants de ‘Lobotomie’.
Avec "Utopique", Nobody’s Straight confirme qu’il est bien plus qu’un espoir de la scène hardcore française. Le combo a toutes les qualités pour se faire une place au soleil aux côtés des groupes phares du genre, dans une scène française en pleine forme et très excitante.