The Finite Beings est un duo américain oeuvrant, d'après eux, dans le hard-rock/métal chrétien. A Life to Come est leur seconde publication après un premier effort chroniqué ici-même, dans lequel mon collègue avait trouvé des accents de Beatles et de Red Hot Chili Pepper.
Si je ne porterais ici aucun jugement quant au caractère enamouré ou prosélyte des textes qui accompagnent les huit plages de ce nouvel album, il convient tout de même de signaler le caractère quelque peu exagéré du double qualificatif accolé à la description musicale de ce projet : hard rock à la rigueur, si l'on considère que l'usage parcimonieux de la double pédale peut justifier cela. Mais pour le côté métallique, autant prévenir tout de suite les aficionados, vous ne trouverez pas votre bonheur par ici, les titres étant peu ou prou basé sur un schéma privilégiant des couplets mélodiques à l'accompagnement quasi-acoustique, et des refrains un tantinet plus appuyés, complétés par quelques courtes saillies instrumentales.
De bonheur (musical), pas certain que les non-métalleux en trouvent énormément à l'écoute de cette galette. Au fil de nos nombreuses chroniques, nous relevons régulièrement le cas de chanteurs dont la justesse ne semble pas être la première des préoccupations : c'est de nouveau le cas ici, Mike Nicholas s'ingéniant régulièrement à laisser trainer sa voix, singeant (de loin) les Red Hot Chili Pepper ou Kurt Cobain, produisant un effet de bande magnétique distendue plutôt désastreux (il pourrit ainsi littéralement la belle ballade conclusive Rejuvenate Me), d'autant plus lorsqu'il s'ingénie à se doubler de manière systématique sur les refrains.
Mais là où The Finite Beings se distingue encore un peu plus, c'est que son comparse multi-instrumentiste parvient également à nous proposer un accompagnement au sein duquel on retrouve une distorsion d'accords entre instruments superposés : c'est particulièrement flagrant sur Submit to the Divine et Imaginary Things, lorsque les deux parties de guitares ou le duo guitare/basse sonnent faux, en toute simplicité. Instrument mal accordé ou volonté réelle de salir le son ? Quand on voit la qualité de production de l'album, difficile de ne pas imaginer que cela soit le seul fait du hasard.
Du coup, cette mise en forme ratée occulte quelques compositions (Make a Decision et son court mais magnifique solo de guitare final, ou encore Rejuvenate Me) qui mériteraient une meilleure considération une fois débarrassées de cet habillage encombrant. Mais à vouloir justifier son label hard-rock ou à se voir en clone de Nirvana, The Finite Beings se trompe clairement de direction.