Cette guitare sale et traînante, cette voix éraillée trempée au bourbon, ça sent le désert texan ou californien; ne serait-on pas en présence des Black Keys ? A moins que les Whites Stripes ne se soient reformés ? Mais quand la voix s’emballe à 3 minutes et 17 secondes, c’est carrément le fantôme de Kurt Cobain qu’on croit entendre jammer avec John Lee Hooker au paradis des bluesmen.
Pour son cinquième album, le duo San Franciscain frappe très fort avec une entrée en matière qui ravira les amateurs de rock garage et de sons grunge. La fiesta se poursuit avec ‘Incidental’ et ‘Fools Like Us’ avant que le spectre d’Elton John s’invite à la fête avec une ballade piano/batterie/voix aussi surprenante (sur ce type d’album) que réjouissante. Pas sûr que les puristes du blues apprécient mais qu’ils se rassurent, ‘Some Trouble’ nous renvoie vers la musique qu’on aime (elle vient de là, elle vient du blues). Ensuite, le tempo va ralentir l'espace de 3 ballades oscillant entre folk traditionnel et blues classique.
Quand ‘Murder The Season/The Age Nocturne’ débute, on se dit que l’album va continuer sur cette pente douce et relaxante mais finalement la deuxième partie du morceau rappelle que Two Gallants sait aussi se montrer nerveux et puissant comme peut le faire Pearl Jam dans ses grands moments. ‘There So Much I Don’t Know’ finit l’album en douceur par une nouvelle ballade au piano qui résume assez bien cet album, classique, efficace et finalement plutôt addictif dans son genre.